—- c’est l’histoire d’un manque. le début, par un drôle de jeux de mots, manque. peut être encore trop frais. peut être pas digéré——et chaque gramme en moins est là pour te prouver que t’es importante, que les gens sont la pour toi, prêts a t’aider, ils feraient n’importe quoi pour t’arrêter et toi tu persistes tu continues regarde moi regarde moi mourir regarde aide moi aime moi arrête moi prouve moi quelque chose attrape moine plus jamais être seule même quand le dernier des derniers a tourné les talons, il reste elle jamais seule toujours cette ombre derrière toi – AVEC toi qui t’aide a reconquérir le monde, a être belle, torturée, les gens t’aiment au premier regard tu pues la charogne l’humain en train de mourir mais c’est si grand et beau la symbolique du sacrificeet rapidement tu te déconnectes, le jeûne ça perche ça perche si haut un paquet de Marlboros et une bouteille d’eau quand on est au bord du malaise, quand on est dans le dernier instant chaque instant, chaque minute passée comme au dessus du vide après avoir sauté à voir le sol se rapprocher, l’anorexie c’est une grande chute dans le vide mais tu vois pas le gros splash de ta gueule sur le sol, l’anorexie c’est la chute, vertigineuse, belle et noble, des jours de chute des mois de chute des années de chute.. tu planes ça ne s’arrêtera pas et un jour tu rencontres quelqu’un et tu manges et tu veux cueillir la vie et tu veux danser et chanter au soleil tu veux de l’amour tu veux des projets et rien que des choses qui se font bien les deux pieds par terre et ta chute prend enfin sa fin ça va finir enfin libération libérée libérée… boum. badaboum. tout dans ta gueule. les années de chute t’ont donné une sacrée vitesse. ton corps fracassé. ton esprit qui ne veut pas voir la laideur – ou juste la vérité ? – du monde occultée tant d’années ton âme seule privée de sa dernière “amie” ton mal-être qui fait fuir l’être aimé tu as mal à qui la faute ? LUI le haïr – le détruire – le blesser, à vie – le jeter avant d’être jetée remontée sur ton nuage, tout peut recommencer ainsi tu apprends l’arrogance, le mépris, la haine du monde ainsi le cycle continue un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti – un nouveau – un parti… et un jour tu REFUSES et tu prends le monde en pleine gueule et tu tiens le dernier par la gorge par l’apitoiement par ce que tu veux mais tu ne peux plus, tu ne supportera pas ça plus longtemps le JE souverain se réveille s’il te plait reste là assied-toi avec moi reste là ne dit rien s’il le faut mais reste là je veux pas nier ton libre arbitre mais laisse moi foutre mes bandages aussi longtemps qu’il faudra que ça prenne des mois des années ça se cicatrise, je ne te demande pas de faire le boulot a ma place mais empêche moi de sombrer deux ans après, plaies nettoyées, analysées, reste à panser, à cicatriser. tout doucement, au soleil, les deux pieds bien sur terre. pitié – si proche du but.
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Illu ALL IMPERFECT LOVE LETTER - HD

Illustration par Kaki