Il y a les poings qui se serrent par réflexe dans la nuit et les moments de fatigue avancée. Il y a le contrôle nécessaire, toujours nécessaire, des tremblements quand quelqu’un t’effleure par hasard dans la rue, le métro, en soirée. Il y a le sourire de façade, qui clame que tout va bien, comme si. Il y a les rêves et les sensations étranges qui pourrissent des journées entières. Il y a les insomnies répétées, et le silence de la nuit que rien n’apaise ni ne comble. Il y a la vie qui continue, on te l’a seriné mille fois. Il y a les rires feints, appris depuis des années, clamer que tout va mieux que bien. Tout va très bien, madame la marquise. Il y a les heures à regarder le plafond en cherchant les souvenirs, les traces, le moment de bascule. Il y a les heures à en parler à un thérapeute, analyser ensemble ce qui a rendu possible. Il y a les heures à se taire, les plus nombreuses sans doute, à simplement prendre sur toi dans les rires collectifs pour te joindre à eux sans exposer la blessure. Il y a les crises d’angoisse, encore nombreuses, qui rendent la respiration impossible.
Et il y a ces gens qui te demandent pourquoi tu y penses encore, tout ce temps après.
Stéphanie
Illustration par Onee
Avancer n’est pas facile avec tout ça… courage !