Voilà. 5 personnes. 5 amis d’amis, proches de proches, qui sont partis ce vendredi 13 novembre. 5 sur 130. Ça fait beaucoup ! Je ne les connaissais pas directement. Fils de, amie de, collègue de. C’était lui, c’était elle. Ça aurait pu être toi, ça aurait pu être moi. N’importe qui. Ca fait mal. C’est dur d’en parler. Je joins ma peine à toutes ces familles, à tous ces amis.
Vivre comme si rien ne s’était passé ? Pour ne pas donner raison aux terroristes ? Non. Je ne peux pas. Et je ne veux pas ! Je ne suis pas d’accord. Tous ces morts méritent qu’on leur accorde du temps. Qu’on prenne le temps de penser à eux. Qu’on ait mal pour eux. Qu’on les pleure. Le temps de réfléchir à comment faire pour que ça ne se reproduise plus. Ne pas entrer dans un cercle de surenchère, de défis, de violence. “Même pas peur, tape plus fort !” Est-ce ça le message à faire passer à ces salauds ? C’est parler leur langage, celui de la force, de la violence et de la bêtise. Les armes des faibles. Plutôt que leur opposer l’intelligence, le sang-froid et la paix. Plutôt que d’enrayer ce cercle vicieux.
Hollande, en renforçant les frappes en Syrie, condamne les prochains d’entre nous.
C’était elle, c’était lui. Ce sera toi, ce sera moi.
Dinah

Photographie : un très gros nuage dans un ciel bleu, percé par la lumière.
Illustration par Emilie Pinsan