Et puis, soudain, rien…

Comment en parler sans tomber dans les clichés éculés ? Une explosion, un déferlement… Est-ce que ces mots si souvent utilisés pour coucher l’inénarrable sur le papier influencent jusqu’à notre ressenti ? Ont-ils pénétré notre inconscient, se sont-ils infiltrés dans nos plus obscures pensées pour qu’à l’instant T on visualise la vague qui s’écrase ou les gerbes d’un feu d’artifice ’cause baby you’re a firework ?

Ce sont ces mots là qui me viennent en premier mais je me refuse à les utiliser. Une sensation si forte, si folle mérite mieux, des termes inventés, ciselés rien que pour elle. À l’orgasme on devrait écrire des sonnets avec des verbes chapardés pour les dévergonder loin des vers guindés.

Moi, je ne suis pas poète. Mais je me souviens de mon premier orgasme, complètement inattendu, et de ce que j’ai ressenti, après. D’un coup la certitude : c’était donc ÇA ! Et moi qui croyais que… Et pourtant il y avait eu cette fois où… Mais non, là c’était sûr, plus de doute possible, après des années passées à escalader avec joie j’étais arrivée au sommet. J’y ai planté mon petit drapeau pour me souvenir du chemin. J’aime toujours autant grimper, me promener, m’attarder et parfois, pas tout le temps, mais de plus en plus souvent, l’apogée, à bout de souffle.

Alors c’est quoi, l’orgasme ? On ressent quoi ? Pour moi, ça commence comme une course parfois effrénée mais souvent solitaire, même à deux ou plus si affinités. Quand la chevauchée commence, que mon coeur accélère et que mon corps tout entier vibre à son rythme, je ne peux plus garder les yeux ouverts. Je dois me focaliser sur mon centre, qui pulse et gémit, comme un murmure sourd “encoreencoreencoreencoreencoreencoresurtoutnarrêtepasouicommeçaencoreencorenecoreencore”. Une litanie folle défile derrière mes paupière et mon clito bat le tambour, presque martial, impérieux “encoreencoreencorenecoreencoreencoreencorevienslecherchercherviensviensviensvi”… Et puis, soudain, rien.

Plus une pensée, plus une envie, plus une image dans ma tête. Plus une angoisse, plus un espoir, plus une déception, plus un fantasme, plus un faux-semblant, plus un complexe : RIEN.

Dans ce rien j’exhale un râle, un soulagement, baisser les armes, les épaules, baisser les bras pourquoi pas, on s’en fout, il n’y a que ÇA. Je suis remplie de ça, de moi, de lui ou d’elle aussi – d’eux parfois- pour une poignée de secondes suspendues, parfaites, sublimes.

L’orgasme, c’est le seul moment où je me sens moi, intensément. Pas celle que je voudrais être, celle que d’autres aimeraient que sois, pas non plus celle que je crois qu’on préférerait que je sois. Juste moi, nue et pantelante, la gorge sèche et le dos trempé, femme sauvage, primale et insubmersible.

Diane

Polyvalence mp – Outils de travail en ligne Polyvalence mp – Outils de travail en ligne Commentaires Partager FichierÉditionAffichageInsertionFormatDonnéesOutilsModules complémentairesAideToutes les modifications ont été enregistrées dans Drive 100% €%123 10 et puis sou 1 sur 1 Context: NO1 Et puis soudain, rien Dessin aux couleurs vives : Une femme, caucasienne, à la chevelure rousse flamboyante est allongée en travers de l’image dans des coussins bleus brodés d’or. Sa cuisse nue est au premier plan. En errière plan, sa poitrine dénudée et son visage, en extase. Visiblement, elle se masturbe. Sur sa cuisse de l’avant plan, des cercles rouges s’élèvent vers son genoux replié. Le plaisir. Pour activer la compatibilité avec le lecteur d’écran, appuyez sur Ctrl+Alt+Z Pour connaître les raccourcis clavier, appuyez sur Ctrl+barre oblique Pads Cat/sCat/tags Tous les articles Taggage des articles Explorer Dessin aux couleurs vives : Une femme, caucasienne, à la chevelure rousse flamboyante est allongée en travers de l’image dans des coussins bleus brodés d’or. Sa cuisse nue est au premier plan. En errière plan, sa poitrine dénudée et son visage, en extase. Visiblement, elle se masturbe. Sur sa cuisse de l’avant plan, des cercles rouges s’élèvent vers son genoux replié. Le plaisir.

Illustration par La Loba Salvaje & other girlz