utopia56.com

 


 Polyvalence : Bonjour Gaël, merci de nous rencontrer, est-ce que tu peux nous dire ce qu’est Utopia et ce que vous faites ici à Calais ?

Gaël : Bonjour je m’appelle Gael Manzi, je fais partie d’Utopia56. Utopia56, sur Calais, on travaille essentiellement sur le ramassage des déchets. On travaille aussi à l’École Laïque où on apporte des volontaires pour les soutenir. On travaille aussi dans la Belgium Kitchen, et on participe aussi aux missions de sensibilisation et à différentes missions qui peuvent arriver, temporaires. Sinon on a travaillé aussi sur Grande-Synthe sur lequel on se retire à la fin du mois, et voilà un petit peu les missions sur lesquelles ont travaille sur Calais.

Polyvalence : Ok, et c’est qui exactement l’équipe de Utopia56 ? Ils viennent de partout en France ?

Gaël : Utopia56 a été créée en Bretagne, on l’a créée à la base pour mobiliser un petit peu les français parce qu’on s’est rendus compte aux mois d’octobre-novembre derniers que les trois quarts des volontaires sur le terrain étaient des anglais. C’est très bien, mais c’est bien aussi que des volontaires français se mobilisent, donc avec mon père et plusieurs personnes on a créé Utopia56 pour mobiliser les français et pour venir aider les assos qui ont un vrai impact sur la Jungle comme L’auberge des Migrants, Help Refugees, Refugees Community Kitchen et d’autres entités pour apporter une force de volontariat on va dire.

 Polyvalence : Et maintenant vous êtes combien dans l’équipe ?

Gaël : Ça dépend des semaines, au plus fort d’Utopia on a été 150 bénévoles journaliers. Là c’est la fin de l’été, les jeunes sont repartis, donc on est plus autour de 40, 40 bénévoles journaliers ; donc on a besoin de monde tous les jours et si on veut ouvrir d’autres missions on a besoin de bénévoles… beaucoup de bénévoles.

 Polyvalence : Vous travaillez que à Calais, dans la Jungle ?

Gaël : Alors à Calais c’est les missions sur lesquelles je vous ai dit. On travaille aussi à Paris, dans les camps qui vont être mis en place avec Emmaüs Solidarité. On travaille en collaboration aussi avec L’auberge des Migrants et Help Refugees sur les CAO, sur ce qui va être mis en place sur les CAO, sur un accueil citoyen dans toutes les régions de France, donc on essaie d’organiser ça sur les réseaux sociaux pour essayer de mobiliser les français et pas que, pour aller travailler dans les CAO et avoir un visu sur ce qui va se passer à l’intérieur… Voilà un petit peu les missions sur lesquelles on a envie de travailler dans l’avenir et les missions sur lesquelles on travaille pour l’instant.

Polyvalence : Et est-ce que vous pouvez parler de ce que vous avez découvert depuis que vous avez commencé à travailler avec les réfugiés ? Comme des sujets ce qu’ils font, ce qu’il se passe avec leur situation mentale et émotionnelle ?

Gaël : La situation des réfugiés moi j’avoue que je ne la connais pas trop parce qu’on est vraiment dans le coeur du travail tout le temps donc on n’a pas forcément tout le temps le temps de nouer des liens avec les gens… mais c’est des situations de guerre, les gens fuient la guerre et viennent ici, ils n’ont pas un accueil qui est forcément très humain, donc c’est pour ça qu’on s’est mobilisés, c’est pour apporter un petit peu de dignité dans tout ça et essayer d’aider. Et je pense que les assos, elles se sont fédérées autour de ça, et on a pu voir depuis un an que les conditions d’accueil sont bien meilleures. Les assos sont fédérées et organisées et c’est quand même bien meilleur que ça a pu l’être, donc voilà un petit peu notre ressenti. Après, c’est pour ca qu’on veut s’investir dans les CAO, pour avoir une visibilité sur ce que l’État va mettre en place et s’assurer que pour les réfugiés, on respecte leur choix d’avenir, etc. Y’a plein de choses à prendre en compte : y’a des gens qui ne veulent pas forcément aller en France parce qu’ils ont de la famille en Angleterre, etc., donc c’est respecter le souhait des réfugiés et voilà quoi.

 Polyvalence : Et comment est financé Utopia56 ?

Gaël : On est financés par les fonds privés, par les bénévoles. C’est que des fonds privés, on n’a pas de subvention d’État on fonctionne avec le bon vouloir des volontaires et de nos donateurs privés en fait. Donc c’est pareil on propose des hébergements pour aider les bénévoles français a venir nous aider, parce que c’est pas facile… Il y a des gens de partout qui viennent, de Suisse, de plein de régions d’Europe et de France, donc c’est apporter un coup de main là-dessus en proposant un hébergement à prix réduit. Donc, pour ce faire, on a besoin de fonds minimums et on ne les a pas tout le temps, donc c’est pour ca qu’on demande des cotisations aux bénévoles et aux donateurs privés en fait.

 Polyvalence : Oui. Et depuis combien de temps vous travaillez à Calais ?

Gaël : Alors on a travaillé pendant un mois et demi, deux mois, en janvier. Utopia s’est créée et a commencé à travailler à partir du 15 janvier. Apres on a commencé à travailler à Grande-Synthe donc on a dû partir de Calais parce que ça demandait une soixantaine de bénévoles journaliers sur Grande-Synthe, donc on n’a pas pu continuer à travailler sur Calais, parce que ça demandait trop de personnes et trop de temps et beaucoup de choses à mettre en place sur Grande-Synthe, donc on a dû partir. Et là tout l’été on a eu énormément de volontaires donc on a pu recommencer à venir à Calais, depuis trois mois. Donc on a recommencé les sujets sur lesquels on travaillait : l’hygiène, l’École Laïque, la Belgium Kitchen et aider aussi L’auberge des Migrants et Help Refugees sur d’autres missions.

 Polyvalence : Et quels sont vos besoins ?

Gaël : C’est un petit peu les mêmes besoin que L’auberge des Migrants ; on travaille avec des collectifs en Bretagne pour monter des collectes, etc., on a besoin de vêtements, de tentes, de sacs de couchage, de fonds financiers, on a besoin de volontaires. Le plus gros besoin, on va dire que c’est quand même ça : les fonds, et les volontaires, et surtout les volontaires. C’est ça qui manque le plus, c’est les volontaires pour pouvoir ouvrir d’autres sujets dans l’avenir.

 Polyvalence : Et si en fait il y a des gens qui veulent devenir bénévole pour Utopia, ils peuvent trouver sur internet, ca marche comment ?

Gaël : Alors on a un site internet : utopia56.com où on peut s’inscrire, où il y’a toutes les informations, donc il y a une adhésion pour être couvert au niveau des assurances. À côté de ça on a aussi une page Facebook qui marche plutôt pas mal, où on relaye un petit peu les activités qu’on fait. Et on a aussi un groupe bénévole pour les bénévoles, pour avoir le covoiturage, etc., pour faciliter la venue des volontaires.

 Polyvalence : Ok merci beaucoup pour votre temps.

Gaël : Merci à vous !