J’extrais le meilleur de toi-même pour dresser ton éloge
Au chapeau les lapins, les mauvais tours, les vilains défauts
comme une fée délivre son prince du crapaud
Je cueille les mûres que les ronces ont permises
J’étoffe de brindilles tous les feux endormis
comme un marchand de sable apporte aux enfants les rêves
Pouvoir voir dans le noir des contours rassurants
Mince espoir qu’on surplombe de sublimes compliments
Je suicide la douleur en suscitant l’exploit, en exploitant l’échec pour que subsiste un cœur dont le battement s’efface d’avoir eu trop d’effroi,
pour que le froid ne glace, que je ne tombe pas lasse, j’imagine de la classe sur des épouvantails. Je pousse à l’as la crasse, l’horreur des jours sans nom, l’erreur des nuits sans lune, l’errance de ta présence.
Je crois aux inventions de nouvelles intentions.
Je passe à l’inventaire les jolies balayettes qu’avaient pu retourner les situations, je souffle l’éventail sur les braises qui s’écroulent.
Qui ne croit n’éclabousse que dépit sur sa vie.
Des idées cheminées je fais de l’idéal, je cultive des fleurs bleues sur les terres frugales, j’embrasse les lèpres rouges du rebut qu’on maudit.
Et si à contre-pied je contemplais la gale, la belle n’épouillerait pas toutes ces bêtes noires, je laisserais crisser la grenouille sous mon pied… croassement de semelle, due cruauté.
Oui si par un soudain je fée de la baguette un balai magique ? Que retombent les loups, les haillons, les citrouilles ?
Je n’sauverai pas mon cœur sans trêve d’illusion mais je sauverai mon âme sans trêve de conditions.
Ainsi vole, vole, vole l’optimystique hyperbole, dans les plumes du doute suivre son pressentiment, rien ne sert de couvrir mieux vaut serrer les poings que de voir son désir jeté à la poubelle, la magie, c’est un fait, ne change pas les gens et s’il ne reste à terme qu’une ordure inclassable, saisis-toi du balai, la baguette est précieuse…
Maïté AKA Mia Whoo