Je dis non !!!
Parce que j’ai un corps qui le permet, on attend de moi que je fasse un enfant (“faire un enfant”, on a l’impression qu’on parle de travaux manuels.)
A commencer par celle qui m’a mise au monde : “quand est ce que tu me fais un petit que je puisse pouponner ?”
… donc non, je ne mettrai pas un être humain au monde pour que tu puisses combler les vides de ta vie .
SUIVANT : “mais, tu n’aimes pas les enfants ou quoi ??? “
… SI mais je N ‘EN VEUX PAS.
SUIVANT : “être mère t’aide à t’épanouir.”
… STOOOOPP, je peux m’épanouir seule, sans mettre la responsabilité sur les épaules d’une ou un être qui n’a rien demandé.
NON NON NON je refuse la maternité, l’aliénation et la frustration qui va avec.
Mettre un enfant au monde, je trouve ça tyrannique et égoïste, on choisit son identité par son prénom, ses idées par son éducation, ses goûts par ses vêtements et sa nourriture. Je ne pense pas qu’un être humain puisse penser pour un autre et agir pour son bien à sa place, tout parent soit-il. Qui sommes-nous pour juger du bien être des autres ? C’est tellement facile de frustrer et de faire souffrir un enfant, sans même le vouloir ni s’en rendre compte.
Pour ces raisons, non je ne veux pas d’enfants.
Parce que je suis pour la liberté, contre le dictat de la condition féminine, et contre l’égoïsme sous prétexte d’épanouissement maternel.
C’est mon corps, ma conscience, mon choix, ma liberté.
NON JE NE VEUX PAS D’ENFANT
… MERDE.
Charlie
Illustration par Flore Balthazar
https://www.facebook.com/florebalthazarbd
C’est dommage, vraiment dommage que les femmes qui ne désirent pas d’enfant se sentent obligées de se justifier, et qu’en se justifiant elles dénigrent à peu près tous les parents du monde, sur une expérience qu’elles n’ont pas et ne souhaitent pas avoir.
On a le droit de ne pas vouloir, ne pas avoir envie, ne pas en ressentir le besoin.. et on peut avoir des raisons intellectualisées, pourquoi pas!
“Mettre un enfant au monde, je trouve ça tyrannique et égoïste, on choisit son identité par son prénom, ses idées par son éducation, ses goûts par ses vêtements et sa nourriture. Je ne pense pas qu’un être humain puisse penser pour un autre et agir pour son bien à sa place, tout parent soit-il. Qui sommes-nous pour juger du bien être des autres ? C’est tellement facile de frustrer et de faire souffrir un enfant, sans même le vouloir ni s’en rendre compte.
Pour ces raisons, non je ne veux pas d’enfants.”
Mettre un enfant au monde c’est effectivement un acte parfaitement égoïste, on le fait avant tout pour soi.
MAIS il peut naître de très belles choses d’un acte égoïste !
Un artiste par exemple fait son art pour lui, parce qu’il en ressent le besoin, car il lui faut exprimer ce qu’il a en lui. L’Art est produit par égoïsme. Pourtant il pourra offrir beaucoup de choses à autrui.
“on choisit son identité par son prénom, ses idées par son éducation, ses goûts par ses vêtements et sa nourriture”
On va définir quelque chose avec le prénom qu’on lui choisira, mais son identité, pas exactement. D’autre part il y a une réelle bienveillance qui accompagne le fait de nommer son enfant (enfin chez les parents bienveillants bien sûr), on espère ainsi lui donner comme un “coup de pouce du destin”, que ce soit par la signification de son prénom, sa musicalité, par la bonne étoile de ceux qui l’ont porté avant lui etc…
Parfois (souvent!) quand les parents échouent à choisir un prénom dont l’enfant saura se saisir, l’enfant est tout à fait capable de se créer sa propre identité : surnom, pseudonyme, ou nouveau nom !
L’handicap dont les parents auront été responsable ne sera pas réel, peu de personnes vivent dans l’ombre d’un nom qui les définit mal, car l’individu est parfaitement capable de se réinventer 🙂
Enfin on peut aussi croire en la volonté de certains parents de laisser le plus de liberté possible à son enfant, de s’enquérir de comment il ressent le nom qui lui a été donné, et être plus qu’ouvert à en changer!
Si demain mon enfant souhaitait qu’on l’appelle autrement je le ferais sans sourciller, qui suis-je pour choisir à sa place la personne qu’il pense être?
Donner une éducation à un enfant n’est pas synonyme de lavage de cerveau, même si beaucoup de parents choisissent cette voie!
On peut parfaitement offrir à un enfant les moyens de s’instruire lui-même (ça s’appelle les apprentissages autonomes) et éviter tant que possible de lui fournir des réponses orientées.
Si on prend l’exemple de la religion on peut faire un vrai travail de recherche sur les aspects historiques, l’impact social et culturel etc…
Nous sommes athées mais nous n’affirmons pas à notre enfant que Dieu, Yahvé ou Allah n’existe pas, ou toute forme de divinité/croyance! Nous lui parlons des différentes religions du monde, nous lui parlons des cultures, des fêtes qui y sont associées, et nous la laissons libre de penser, de douter, de croire…
Elle sait que nous ne l’aimerons pas plus, pas moins, à cause de ce que elle, elle pense. Et elle sait que nous ne prétendons pas avoir raison, que c’est juste le choix que nous faisons (en l’occurrence ne pas croire).
Je suis certaine qu’au lieu d’instruire nos enfants nous pouvons nous contenter d’être les guides vers le savoir, nous sommes des outils à leur disposition, rien de plus.
Définir les goûts d’un enfant par ses vêtements et sa nourriture me paraît encore plus tiré par les cheveux.
Connait-on ne serait ce qu’une personne qui adolescent ou adulte, s’habille comme ses parents le souhaiteraient, et qui partage les goûts vestimentaires et culinaires de ses parents?
Alors dans beaucoup de famille cette indépendance est acquise à l’adolescence, mais il est aussi courant de la rencontrer chez des enfants jeunes, avec des fois des effets déplorables (enfants victimes du marketing et qui se nourrissent de frites et de danette au chocolat…)…
Il est pourtant tout à fait possible de respecter les goûts de son enfant tout en lui assurant un bon équilibre alimentaire, et qu’il soit habillé décemment.
Bref je pense avoir pu démontrer par ces exemples qu’être parent n’est pas du tout synonyme d’aliéner l’individu que l’on a mis au monde, et qu’au contraire on peut parfaitement l’accompagner dans son chemin pour découvrir qui il est et qui il souhaite devenir… c’est là le rôle de tout parent, et c’est bien dommage d’en donner une autre image pour justifier un choix tout aussi personnel et respectable que de ne pas avoir d’enfant.
J’aimerais beaucoup lire des témoignages bien plus personnels (et non des réponses aux attaques de l’entourage) qui décrivent bien plus cette absence de besoin d’avoir un enfant (même s’il y a une pression sociale à faire des enfants, ce choix (de faire un enfant) résulte chez beaucoup d’individus d’un besoin en quelque sorte viscéral d’avoir un enfant) que d’entacher le rôle de parent, de ceux qui ont succombé à ce besoin égoïste de faire un enfant.
En bref quel dommage de reprocher aux gens de nous juger… en les jugeant!