Je suis lourde. Ce soir je me suis dit que je m’aimais.
Rage de vivre, qui rend mon corps sensuel. C’est un acte qui permet une duplication physique de ces sensations. INTENSE.
J’aime la vie. Mon corps aime s’étendre aux sensations de tout ce qu’il peut, entrer en contact. Il est plus grand, et mon clitoris gonflé donne la sensation de gonflement à tout mon corps.
Je m’emplis.
Ce soir, je pense à moi. À mon doigt qui tourne et influe par vagues ce gonflement. Je suis là. Maintenant. Je m’emplis de moi-même et je me dis que je m’aime, que je me donne, et je prends.
Je suis fébrile et mes sensations le sont aussi, elles s’estompent par moment mais je me recentre. Je n’avais que du dégoût pour moi, et voilà que je me donne de l’amour. Pas un plaisir décontractant, physiquement vide et relativement fun. De l’amour. Je me le répète, que je m’aime. Je me remercie.
Ça me rend heureuse de constater la situation, alors le plaisir grandit, grossit, m’alourdit. Je suis en expansion Je prends le poids de mon être. Je lâche prise et je suis libre. Libre-fragile encore, libre dans l’espoir, je me ressource. Touchée par moi.
Tout devient pure flux, de plus en plus visqueux dans moi, autour, je baigne en moi-m’aime.
Et le souffle est maintenant court.
Ça prend la tête. (Je voudrais toujours me prendre la tête de cette façon). Quand il n’y a plus d’espace à remplir, tout s’évacue dans une pression délicieuse, qui bouge et influe jusqu’en dehors de moi, j’exalte mon être, me caresse-masse.
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Je remarque après que les espaces que je peux remplir de ce liquide sont ceux que je n’ai pas bloqués. Plus je suis heureuse, acceptée par moi, plus je suis entière dans mes sensations et tout s’épanouit.
C’est comme un moyen de se libérer profondément qui procure une extase de vivre.
Je voudrais vous dire fièrement que je m’aime, et que je vous souhaite pareil. Découvrez-vous, avec pour seul habit la bienveillance.
S.

Photo : deux cuisses de femme vue d’en haut. Au premier plan, une main aux doigts laqués tient une photo. Sur cette photo, une main, paume vers le bas, pouce, indexe et majeurs tendus, annulaire et auriculaires repliés s’enfonce dans quelque chose de noir. Un coussin ? Un tapis ?
Illustration par N.O.