J’ai moins de 30 ans et je ressens déjà la pression sociale de la maternité. Depuis ma plus tendre enfance je dis que je n’aurai pas d’enfant. J’aime les enfants et ils me le rendent bien, le problème n’est pas là. Je suis un peu comme la « tata sympa » ou la « grande soeur » pour eux.
Mais moi Maman ? C’est non. Je n’ai jamais envisagé mon avenir comme ça.
C’est un sujet de discussion qui revient régulièrement et je n’ai jamais caché mon choix. J’ai donc systématiquement le droit à un interrogatoire, autant de la part d’amis que de parfaits inconnus. On me demande de me justifier. Mais sans vraiment écouter ma réponse, puisqu’à chaque fois j’ai le droit aux fameux : « tu vas changer d’avis », « tu n’as pas encore rencontré la bonne personne », « tu es trop jeune pour dire ça », « c’est triste d’avoir des idées aussi arrêtées », « il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis».
Quiconque connait ma personnalité, ma vision de la vie et mes ambitions pour l’avenir devrait être en mesure de comprendre que la maternité ne me correspond pas. Savoir que ce n’est pas pour moi ce n’est pas avoir les idées arrêtées, c’est simplement se connaître. Je ne sens pas la nécessité de cet événement pour me sentir épanouie (même si on nous le répète si souvent). J’aimerais juste qu’on dise : « ok c’est son choix, je le respecte. Cette fille a bientôt 30 ans, elle est réfléchie et semble avoir d’autres projets de vie. Elle tient le même discours depuis des années. C’est effectivement quelque chose de profond en elle. Alors non, elle ne changera sûrement pas d’avis. » Mais au lieu de ça, on m’infantilise et on veut me forcer a dire « peut-être ». Sauf que dire « peut-être », ça serait me mentir à moi-même. « Il ne faut jamais dire jamais ». Et bien je dis que jamais je ne serai de droite, que jamais je n’aurai d’enfant et que jamais je ne croirai en Dieu ! Malgré ça il reste un champ des possibles incroyables devant moi, et d’ailleurs bien plus ouvert sans enfant qu’avec.
On me donne toujours en exemple « Machine » qui tenait le même discours que moi et qui a finalement eu 3 enfants. Soit, mais je ne suis pas « Machine », elle et moi n’avons pas le même vécu, bref, cet argument n’est pas recevable.
Je vois dans le regard de certaines personnes proches une réelle tristesse face à mon choix. Pour eux la vie sans enfant est inconcevable et selon eux s’en priver c’est se priver d’un des grands bonheurs de la vie. Je les aime mais ils ne sont pas à ma place, ils ne vivent pas ma vie. Je ne vais pas faire un tel choix uniquement pour rendre mon entourage ou mon conjoint heureux au détriment de mon propre bonheur.
« Oui mais tu es égoïste là ? ». Je pense qu’il est aussi égoïste d’avoir un enfant (désir d’avoir son enfant, créer un descendance, faire un enfant d’un monde déjà surpeuplé, etc…) que de décider de ne pas en avoir.
« Oui mais l’amour, la transmission ? ». Je pense que l’on peut nouer des relations sociales très enrichissantes de divers manières. Je suis proche des anciens qui m’entourent (famille ou pas) ainsi que des enfants, la transmission passe aussi par là.
Est-il impossible de concevoir que tout le monde n’ait pas un désir d’enfant ? Est-il impossible de respecter le choix d’autrui même s’il est marginal ? De mon côté, je ne demande à personne de se justifier sur son choix de procréer et je n’essaye pas de les faire changer d’avis. J’aimerais tellement qu’on ait le respect d’en faire autant pour moi. Et je me dis que cette pression ne va faire qu’augmenter avec les années qui passent. Je me demande combien d’heures je vais devoir encore passer à me justifier, à devoir sans cesse développer mes arguments et expliquer mes envies pour l’avenir tout en ayant bien sûr le sentiment que la personne en face ne m’écoute pas vraiment et, surtout, n’arrivera jamais à me comprendre.
Les amis, je serai sincèrement heureuse pour vous le jour où vous aurez des enfants ! Je serai marraine, “tati” ou ce que vous voulez avec plaisir. Vos enfants je vais les aimer et les gâter. Mais, s’il-vous-plaît, laissez mon utérus, mes projets d’avenir et tout simplement moi tranquille, ne me jugez pas et ne me demandez plus de justifications. Merci !
Ecdsf
Bonjour….il est clair que dès que l’on sort du “modèle standard de la vie en société”, on s’expose inévitablement aux remarques et aux reproches de la famille et des gens qui nous entourent…
le choix de ne pas désirer avoir de descendance,fait partie de ces choses là… Pour ma part, j’ai 37 ans et je suis dans le même cas de figure que toi, et régulièrement je dois supporter l’incompréhension ou l’intolérance des gens lorsque le sujet arrive sur le tapis lors de repas familiaux ou bien pendant des fêtes tels que les mariages, les baptêmes ou bien les anniversaires… j’en ai marre de devoir me justifier mes choix et mon mode de vie (non je ne veux pas me marier! non je ne veux pas avoir d’enfants!). Alors pour m’épargner ce harcèlement et cette pression social, j’ai décidé de réduire au strict minimum ma présence lors ces divers événements et quand je ne peux pas y echapper, je n’hésite pas à me montrer direct, crue et l’une de mes réponses favorites dans ce genre de cas est: “je ne vous dis pas ce que vous devez faire de votre vie, ni de votre cul, alors faite moi plaisir épargnez moi vos leçons de moral ennuyeuses!” ….
Enfin bref, je comprends fort bien ce que vous ressentez et vous souhaites bon courage pour la suite.
Bien Amicalement,
Lenore
Merci pour ce témoignage que j’aurais pu écrire moi-même ! Je ressens les mêmes choses, la maternité ne correspond pas à mon caractère ni à mes projets, et alors ? Laissez-moi aimer vos enfants, et laissez-moi faire ma vie !
J’ai toujours trouvé bizarre que – pour une femme – le fait d’avoir des enfants soit considéré comme la situation “de base”, neutre, un non-choix alors que le fait de ne pas en avoir est considéré comme un choix, une décision, une action – et du coup quelque chose qu’il faut justifier. Ca devrait être le contraire. Et ça devrait concerner hommes et femmes.
Il ne faudrait pas demander “pourquoi ne pas avoir d’enfants?” mais “pourquoi avoir des enfants?”.
Pendant longtemps, pourtant en couple depuis des années, je ne voyais pas pourquoi j’aurais des enfants, je ne comprenais pas ce qui pouvait déclencher ce choix (sauf pour celles qui adoooorent les enfants mais ce n’est pas mon cas).
Je me demandais “pourquoi avoir des enfants?” et je ne trouvais pas de réponse. Je me demandais “pourquoi ne pas en avoir?” et j’avais beaucoup de réponses!
J’existais pleinement sans enfants. Mon couple existait tellement bien sans enfants qu’avec des enfants pour perturber ce bonheur, je craignais que nous soyions moins heureux.
Mon copain n’avait pas d’avis très précis là-dessus, donc pas de pression, même si parfois on se demandait si on était normaux. Enfin surtout moi, vu que je suis une femme et que je voyais bien que selon les normes sociales je n’étais pas normale.
On était très heureux entre nous, on se le disait souvent.
Nos familles et nos amis ne posaient pas de questions heureusement… Je leur en suis reconnaissante, mais c’était peut-être parce qu’au bout de 12-13 ans de relations et la trentaine bien sonnée, les gens craignent les sujets sensibles de fertilité!
Et puis, peut-être à force d’être au contact des enfants des autres (enfin surtout d’un ou deux qu’on aimait beaucoup, j’avoue que sinon j’ai jamais particulièrement aimé la compagnie de la plupart des tout petits), on est passés de “pourquoi?” à “pourquoi pas?”.
Avec ce “pourquoi pas?”, on s’est dit que ça suffisait à se lancer, et je suis enceinte. Je ne sais pas si j’aurais pu passer ce cap avec un autre homme, un qui ne partage pas mes doutes sur l’envie d’être parent, et avec qui je peux prendre des risques (pour nous, c’est un risque cet enfant!)
Pas mal d’amis étaient surpris, ils pensaient vraiment qu’on ne voulait pas d’enfants. Ca m’a rassurée: il y a beaucoup de gens qui aurait respecté ça finalement.
A 6 mois de grossesse, on a encore des moments de panique où on se dit: “merde, qu’est-ce qu’on a fait?!” Mais on se dit qu’on va se marrer, qu’on sera heureux de faire ça ensemble, même si parfois on a peur de s’être mentis à nous-mêmes, et de s’être lancés par peur de s’ennuyer, ou parce que la pression sociale nous aurait fait peur de le regretter quand il serait “trop tard”.
J’ai de la chance de vivre dans un milieu plutôt ouvert où j’ai pu faire ce cheminement tranquillement. Sans ça, j’aurais probablement eu des enfants il y a plusieurs années, sous la pression, et je l’aurais très mal vécu. J’en aurais probablement voulu à mes enfants malgré moi, et j’aurais culpabilisé.
Là on a fait un vrai choix.
Bref, pour toutes celles qui souffrent de devoir se justifier, mais aussi qui souffrent comme moi de se demander si elles sont “normales”, qui doivent consciemment se dire “j’assume d’être une femme qui ne veut pas d’enfants, et j’assumerai à 60 ans d’être une femme qui n’a pas voulu d’enfants”… Tenez bon!
N’entrez pas dans le débat, NE VOUS JUSTIFIEZ PAS. Vous leur donnez raison en faisant comme si votre choix était plus radical que celui des femmes qui ont des enfants.
C’est VOUS les femmes normales! Ce sont celles qui font les choix des enfants qui sont bizarres.
J’ai finalement rejoint le camp des bizarres, mais je sais très bien que ce n’est pas une histoire de “truc hormonal avec l’âge” ou de “rencontrer la bonne personne” ou de “nature humaine qui veut qu’on se reproduise”. Ca peut juste être un coup de tête. Un peu égoïste en plus. Mais j’espère que je vais me marrer 🙂
@ Anna
Chère Anna, peut-être liras-tu ces lignes.
J’ai une petite fille de 14 mois qui sera sûrement fille unique (“oh quel égoïsme !” oui, on se roule dedans !!). J’ai l’habitude des enfants, j’ai travaillé en crèche, et cette grossesse a été voulue, planifiée.
On te rabâche les oreilles avec les grossesses “actives”, le fait de retrouver son corps après la grossesse “comme avant”, le sentiment incroyable que tu as en tenant ton enfant dans tes bras pour la première fois.
Moi, la fille tonique, hyper-nature, la spécialiste de la petite enfance/allaitement et tout le bazar, forcément, pour moi, tout allait rouler !!! Les doigts dans le pif !
Et les femmes autour de moi d’abonder dans mon sens en piaillant à qui mieux mieux.
Juste, pour te dire, MA réalité : grossesse de merde (banale mais relou maux de tête vomissements, endurance d’arrière grand-mère), 22 kgs en +,seins éclatés par les vergétures, césarienne décidée du jour au lendemain.
Bon.Passons…Y a pire dans la vie !
Et ce bébé, là, dans mes bras, au bout du troisième jour j’ai fini par réaliser qu’il n’allait pas les quitter avant longtemps, mes bras. Et que, non, ce n’était pas un prêt !
Oui, et ?
Et mon couple, “solide comme le roc”, s’est cristallisé et a bien failli y rester. On est des gens intelligents on discute beaucoup, on se met des objectifs, on se soutient. Mais accueillir notre fille a eu l’effet d’une toute petite grenade, très concentrée :-).
L’allaitement, je passe, j’en rajoute pas non plus hein.
Alors chère Anna, pourquoi te raconter ma vie ?
Pour que tu te sentes moins perdue, moins “filoutée” que moi à qui personne n’a rien dit.
Pour que tu dises adieu à ton corps tel que tu le connais : il ne sera jamais plus comme avant. Il va mûrir, retrouver l’équilibre, une tonicité mais jamais comme avant la grossesse. Ce n’est pas grave, ça peut même être mieux. Mais moi ça m’aurait aidée de dire au revoir à celui que j’avais.
Pour qu’avec ton amour, vous vous prépariez à accueillir ce nouvel amour qui va redistribuer les places et apporter de l’instabilité.
Et pour que tu saches que, même si ce n’est pas immédiat, même si ce n’est pas permanent, tu vas rencontrer une personne incroyable : le mélange de toi et de celui que tu aimes.
Que votre route soit belle dans cette aventure, et, c’est sûr, vous allez vous marrer, parce que l’humour ça rime avec Amour.
Bien à toi.
[…] vue de ce rayon, son cerveau est en ébullition. Les bonbons ont pour cible marketing les enfants. LA PRESSION SOCIALE. J’ai moins de 30 ans et je ressens déjà la pression sociale de la maternité. Depuis ma plus […]
34ans, même situation. Un enfer a chaque fois que les questions viennent. J’ai beau leu dire : ” je me mêle pas du pk tu en voulais, mêle toi pas du pk j’en veux pas”, ou je reviens avec une question :”ben toi, pk t’en voulais”, ou “depuis que je parle que j’en veux pas, c’est comme qqn qui aime pas les babanes, demande lui pas pk il aime pas ca donc demande moi pas pk j’en veux pas”. Bref, rien n’y fait. Prochaine fois j’essaie le “c’est quoi ca des enfants ? Ca mange quoi en hiver et qu’est-ce que je pourrais faire avec ca ?”
Ouai, pourquoi se justifier. Donc leur repondre : celles qui veulent des enfants n’ont pas besoin de se justifier, dans ce cas, il n’y a aucune raison que je dois me justifier.