J’aime cette odeur de tise qui te sort par les pores,
mélangée à la pisse restée sur tes chaussures et par éclaboussures sur l’arrière de ton jean
jamais lavé.
Relents de vêtements inlassablement humides et de chaussettes sales.
Douce potion de sorcière.
Identité marquée par ce parfum de rue.

J’aime toutes tes tâches et les trous dans tes godasses.
Tes trous béants.
Je me sens bien, moi,
dans ta zone inhospitalière.

Tes sévices,
des vices,
des drapeaux.

[Jevaismecouperjevaisledéfoncerjtejurequandjseraidéfoncéeetlàjaitiséjevaistetueryatroisgarsquitattendentfaisgaffetuvasmourrirsicestpasmoiquimeurtcesoircesoirmedispasàdemainbordelcestcesoirlegrandsoirlegrandshowmaisdismoiaucasoùtuseraslàdemainpourchoyermespoignets? ]

La chair à vif. Ta fleur de peau.
Tes bras ouverts qui prennent,
qui prennent tout mais ne reçoivent rien.

Il est un endroit où l’amour se perd.
Une cave inconnue de tous.
Un trou.
Béant.
Invisible pourtant.

Toi…
t’as soif toi mais l’amour s’est planqué.
T’es blessée, toi.
Meurtrissure intemporelle.
Qui ne se dit pas, qui suinte.

Il n’y a de meilleure odeur
Que la puanteur.
Elle est sincère,
elle.

Toi…
Toi tu travailles un corps bossu,
encore et encore.

Tu t’efforces de ne rien faire, toi,
Après tout,
c’est un combat de n’avoir l’air de rien.

Léon

Dessin d’un homme avec un petit bonnet gris. Il a la peau abîmée, des cernes et les yeux rouges, il semble défoncé. Il est enfoncé dans une eau grise, le ciel derrière est rose pâle.

Illustration par Léon