C’est souvent laborieux, c’est parfois presque inattendu.
Tout, presque tout est dans le mental. Le mental. Le mental.
Une coordination entre mon mental et ce qui se déroule.
Quand je suis seule, je visualise des choses. Des actions. Des gens qui m’excitent. Ma main devient leur corps. Elle connait les endroits stratégiques. Mes perceptions se mélangent. Je ne sais plus si je suis dans mon image mentale ou dans mon lit. Je pourrais le faire si longtemps, ne jamais achever cet état exquis où je suis sur le point de basculer.
Et puis, silencieusement, je plonge. C’est entre la brûlure et l’éclaboussure. C’est rouge ou orangé. Ma vision reste présente. Comme dans un film.

Quand je ne suis pas seule, c’est autre chose. Pas de visions, mais des mots plutôt. Dire ce que je ressens, ce que je souhaite. Les sensations sont plus diffuses et plus prolongées car je veux savourer encore plus le plongeon. Je suis impatiente d’y arriver et pourtant, j’ai envie de savourer chaque miette de ce moment de communion qui n’arrive pas toujours. La vague qui brûle est bien réelle cette fois-ci. Elle est faite de chair et de sang. C’est mon vin, mon ostie, ma religion, mon état de grâce.
C’est un plongeon.

 

 

Angie Red

Photo : Un visage androgyne en noir et blanc en contre-plongée montante, très flou. Un homme maquillé ? Une femme ? Un demi sourire, une expression lascive. Une connivence avec le spectateur..

Photo : Un visage androgyne en noir et blanc en contre-plongée montante, très flou. Un homme maquillé ? Une femme ? Un demi sourire, une expression lascive. Une connivence avec le spectateur.

Illustration : Angie Red