Mord-moi, mange-moi, mâche et recrache
Je veux être une partie de toi, espace d’un instant. Mange-moi, maltraite
Et laisse-moi ainsi allongée.
Déchire mon ventre
Et enlève-lui un corps embrasé.
/
Mon enfant a dégouliné du fond de moi
En laissant une tâche rouge-sale
Goutte-à-goutte, chacun de ses rêves s’est écoulé.
Oh, mon petit embryon, ma jolie fillette avec des tresses !
Oh, ma petite double cellule, mon brave garçonnet en salopette !
Oh, mon néant abject, mon manque, mon vide sans-voix au creux de mon ventre et ses oreillo-parois endoloris par le cri de l’enfant.
/
Mon calme délétère ne donne pas de réponses. Pourquoi la douleur physique ne fait-elle pas mal ? Par mes larmes, s’écoulent-ils les derniers mots de mes enfants ? Leurs rires, sautent-ils pas les extrémités de mes cheveux ?
/
Un liquide dense venant des tétons ne sert pas à la procréation, alimentation, limitation. Il sert à la conscience d’une maladie dans la tête.
Assez !
C’est un poème sur l’expérience de la féminité en général, sur la violence qui y est souvent liée, le sang étant une image de cette violence. Que ce soit le sang des règles, d’un avortement, d’une mutilations ou d’une agression… Le sang est étroitement lié à l’expérience de la féminité. Le poème parle aussi d’un sentiment qu’on n’a pas tout-à-fait le contrôle de notre propre corps… Il y a une force extérieure, très puissante à laquelle on veut se joindre. Et il parle aussi d’une volonté d’union complète avec son/sa partenaire sexuel.le. Volonté d’intérioriser l’extérieur, sachant que ce qui est à l’intérieur (de nous) nous est souvent étranger. Comme un pénis dans notre vagin, ou comme un embryon (in)désiré ou comme une force étrangère (les hormones ? la Lune ?) qui régit notre comportement.

Peinture en rouge sur fond blanc : dans un grand rectangle rouge aux contours flottants, une silhouette de femmes seins nus, toute la partie en dessous de sa poitrine recouverte de rouge.
Illustration par Maja Kobylinska
https://majakobylinska.
Gryź mnie, zjedz mnie, przeżuj i wypluj. Chcę przez chwilę być częścią Ciebie. Zjedz mnie, zmaltretuj
i zostaw taką leżącą.
Rozedrzyj mój brzuch
i wyjmij z niego ciało gorejące.
/
Krew
Moje dziecko wypłynęło ze mnie
Zostawiając brudnoczerwoną plamę.
Wykapało kropla po kropli każde jego marzenie.
Mój Ty zarodku, moja śliczna dziewczynko z warkoczykami.
Moja Ty podwójna komórko, mój rezolutny chłopczyku w ogrodniczkach.
Moja nicości przebrzydła, mój braku, moja pustko bezdźwięczna w brzuchu, której uszościany obolałe od krzyku dziecka.
/
Mój zgubny spokój nie daje odpowiedzi. Czemu ból fizyczny nie boli? Czy przez moje łzy wypływają ostatnie słowa moich dzieci? Czy przez końcówki włosów wyskakują ich śmiechy?
/
Gęsty płyn z sutków nie służy prokreacji, alimentacji, limitacji. Służy świadomości choroby w głowie. Dość!
19.11.2009
Illustration par Maja Kobylinska
[…] Allez lire le post ! : http://assopolyvalence.org/le-sang/ […]
[…] wiersz został opublikowany na stronie stowarzyszenia Polyvalence. By się dowiedzieć na ten temat więcej: (FR/PL) Publication 3 : […]