Je t’écris cette lettre, parce que je serai bien incapable de te dire ce qui va suivre en face à face. Parce que l’expérience de jeudi dernier m’a suffi, que j’en suis sortie écœurée, blessée, triste et sans voix. Parce qu’il est difficile pour moi de tenir un argumentaire construit et posé face à toi, qui couvre mes paroles par ta grosse voix. Parce que je suis obligée de crier pour faire en sorte que tu m’entendes, et qu’alors tu t’empresses de me qualifier d’hystérique et de féministe excitée. Très cher frère, si je suis obligée de crier pour couvrir ta voix, ce n’est pas parce que je suis une harpie, mais c’est pour une raison biologique très simple : tu as une voix grave de mâle, et moi une voix plus aigüe de femelle.
Jeudi dernier, donc, nous étions chez nos parents pour un repas de famille, l’ambiance était chouette et bon enfant. À la fin du repas, Théo (par soucis d’anonymat, tous les noms ont été changés) notre cousin, sa copine Léa, et Patricia et Sylvie, nos tantes, discutions dans le salon. Ils me posaient des questions sur le collectif féministe où je milite, et sur le féminisme en général. Nous parlions du harcèlement de rue, du fait qu’il soit insupportable pour nous, femmes, de se faire emmerder dès que nous mettons un pied dehors, de préférence si nous sommes seules. Théo semblait interloqué et choqué par ce que nous racontions, il explique qu’il n’avait pas pris la mesure du phénomène, et ne se rendait pas compte que nous étions TOUTES victimes de harcèlement de rue. À ce moment-là, tu as fait ton entrée dans le salon, tu t’es assis sur le canapé et es venu mecspliquer (manslaining en anglais, cf. l’excellent article de Madmoizelle à ce sujet (1)) la vie : « le problème avec toi, tes idées féministes, c’est que t’es trop radicale. Regarde, quand tu parles de violence conjugale, sur 75 morts en France en 2013, 25 étaient des hommes !!!! Alors faut arrêter de victimiser les femmes, les hommes aussi souffrent !» (après vérification, les chiffres exacts étaient : sur 146 morts en 2013, 121 étaient des femmes et 25 étaient des hommes : (2) ). Soit dit en passant, dans l’éventualité où les personnes ayant butté leurs conjoints soient effectivement des femmes, elles le font dans un grand nombre de cas parce qu’elles n’en peuvent plus de subir la violence physique/sexuelle/
« Ouais mais c’est pas en faisant du bruit comme ça là, à vouloir choquer et provoquer les gens, à insulter les mecs qui te parlent dans la rue, que tu vas faire changer les choses ! Au contraire tu dégoutes tout le monde avec ton féminisme ! » Je te rétorque que j’en ai assez de devoir faire dans la pédagogie parce que ces pauvres petits hommes sont choqués et offensés quand une femme ne leur répond pas avec douceur (attitude attendue chez une femme) mais avec courage et fermeté (attitude dite « virile », c’est Internet et ses dictionnaires de synonymes qui le disent (3). Qu’il y a également un problème, que ce problème s’appelle la CULTURE DU VIOL, que femmes comme hommes en sommes victimes, que je ne culpabilise pas essentiellement les hommes mais bien la SOCIETE qui perpétue ces clichés de domination masculine. Je poursuis en t’expliquant que quand tu te rends compte que beaucoup de tes amies se sont fait violer, et que tu penses que durant son existence, une femme aura vécu au moins une fois une expérience de viol, ou d’agression sexuelle, parce qu’effectivement, le viol est dans 70% des cas commis par quelqu’un de l’entourage de la victime, tu réalises qu’il y a un problème, un tabou à briser.
« Mais dans ton entourage de féministe, peut-être ! Vous vous êtes toutes fait violer c’est ça ! Mais c’est pas représentatif de l’ensemble des femmes ! Et puis d’abord, qu’est ce que t’appelles un viol ? » Je te rétorque qu’un viol, c’est quand il n’y a PAS consentement, mon cher frère. « Alors ça veut dire que si un mec embrasse une fille et qu’elle voulait pas, c’est du viol ?! » Hum hum, quelle drôle d’idée. Non, mais c’est une agression, certainement. C’est empiéter sur l’espace de l’autre sans qu’il te laisse y pénétrer. C’est ne pas respecter les désirs de l’autre, pour n’écouter que les siens, c’est exercer sa domination sur autrui. « Tu t’enflammes. Le viol, ou les agressions, appelle ça comme tu veux, déjà de un c’est VIOLENT, et ensuite ça n’arrive pas si souvent que ça, par malchance de se faire emmerder dans la rue. » Je bondis. Le viol conjugal, ça te dit quelque chose ?! « Mais parle pas de choses que tu connais pas !!!! Le viol conjugal, c’est quand un mec viole et tabasse sa femme tous les soirs pendant des années ! Arrête un peu !! » Clap clap. Merci ô mâle, de mecspliquer, une fois de plus, les oppressions que nous, femmes, vivons. Heuresement que tu étais là pour me remettre les idées en place, je m’étais perdue. Bon allez, je mets les pieds dans le plat. Sans chercher à faire une hiérarchie des oppressionsquenousvivonstoutes
Je suis effarée. J’ai envie de te vomir dessus, j’ai l’impression de me retrover face à lui, mon violeur d’ex. Qui me culpabilise, essaie de me faire croire que j’en avais bien envie et qu’en plus je kiffais ça, salope. J’articule : « Non c’était pas un problème de communication. Je lui ai dit trois, quatre, cinq fois d’arrêter. » Tu couvres mes mots, je suis sous le choc et ne parviens pas à m’expliquer.
Alors voilà comment ça s’est passé. Je l’ai poussé, mais je crois que ça l’excitait encore plus. C’était l’année dernière, en Amérique Latine. J’étais en séjour universitaire à l’étranger, et mon copain de l’époque est venu passer des vacances avec moi. Ce soir-là, on rentrait de soirée, mes colocs étaient en bas dans le patio, je suis allée me brosser les dents, il s’est ramené dans la salle de bain, a fermé la porte à clefs, s’est déshabillé, et a commencé à me sodomiser. Je lui ai dit d’arrêter, non pas ici, pas comme ça, pas maintenant, non je ne veux pas, non laisse moi, arrête de suite, arrête, dégage ! Non je ne voulais pas, il me faisait très mal, j’ai essayé de lutter, en vain. Tu aurais voulu que je hurle AU VIOL alors que tous mes colocs étaient là, et me savaient avec mon « copain », peut-être ? Ou bien que je lui foute un grand coup dans les couilles c’est ça ?! Je n’ai rien pu faire. Tu ne sais pas ce que c’est. Le choc qui paralyse, mêlé à une extrême culpabilité « oh mais après tout c’est mon mec… » , alors que je suis en train de pleurer. Il n’était peut etre pas violent au sens où tu l’entends, non il ne m’a pas mis son poing dans la gueule. Sa violence a été bien pire à mon sens : mêlant culpabilisation de voir ton mec dans le miroir prendre son pied, ton mec dans son film porno, son putain de fantasme de connard égoiste « je sodomise ma meuf pendant qu’elle se brosse les chicots, elle me supplie d’arrêter mais je continue parce qu’elle aime ça, la salope ! ». Une violence perfide, « merde mais je vais pas l’arrêter, c’est mon mec et je l’aime, qu’est ce qui est entrain de se passer ? » Pendant que je gamberge, incapable de réagir, à encaisser ses violents coups de reins, il finit dans mon cul, et me laisse comme une grosse merde, toute seule, expulser son foutre dans les chiottes. Je suis sous le choc, je tremble, je l’entends rire en bas, dans le patio, en se roulant un pétard avec mes colocs. À ce moment-là, je suis prise d’une crise de panique, je fonce dans ma chambre, je me jette sur mon lit, je tremble comme je n’ai jamais tremblé, dans un état second, j’ai envie de tout casser, mais je suis tétanisée. Il entre dans ma chambre, prend un briquet ou je ne sais quelle connerie sur mon bureau, me calcule à peine, « tu descends hein ? ». Il se casse aussitôt, incapable de remarquer quoi que ce soit, en réalité il n’en a rien à foutre, je crois. Je l’entends encore se marrer avec mes potes, je ne parviens pas à me calmer, je ne sais plus bien si je suis en colère contre lui ou contre moi, mais putain POURQUOI J’AI RIEN FAIT ?! Je me lève, je ferme ma porte à clefs, et verouille ma fenêtre, par laquelle on peut entrer en passant par la galeries qui fait le tour du patio. Cinq minutes plus tard, il essaye d’entrer par la porte, la découvre fermée, il tente par la fenêtre, parvient à la démonter (ah, le simple vitrage…). À ce moment je bondis, déchausse la vitre et lui écrase dessus. Il manque de tomber par le balcon, je crois qu’à ce moment là, j’aurai pu le tuer. Je suis folle de rage, cette rage me donne une force incroyable, j’ai envie de le défenestrer, de le voir chuter de deux étages et s’exploser la tête contre les pavés. Heureusement pour sa peau de petit connard, mes colocs rappliquent à ce moment là pour le mettre hors de danger. Visiblement, quelque chose ne va pas. Ils me raccompagnent tous bien sagement dans mon lit, et nous laissent, mon agresseur et moi. Je lui demande de ne pas m’approcher, j’arrive à peine à aligner deux mots. Je parviens enfin à lui exprimer mon dégout : « c’était pas normal, ce qui vient de se passer. Tu m’as fait mal, je t’ai dit d’arrêter, tu as continué, tu en as rien eu à foutre. C’était.. un abus. » « Tu vas quand même pas dire que je t’ai violée ?! » Cette phrase résonne encore dans ma tête. Les mots sont lâchés. Viol. Non, tu as sûrement raison. « Putain mais fallait me le dire que tu voulais pas !! » Haha, oui. Merci pour le conseil. Il finit par réussir à me faire culpabiliser, je refuse tout de même qu’il dorme avec moi. Il passera la nuit sur la moquette. Le lendemain, pourtant, nous avons bien vite oublié cette histoire. Dans le déni le plus total, nous poursuivons notre histoire chaotique. Elle ne dura pas plus longtemps, dix jours plus tard, il repart en France, et accompagné, s’il-vous-plait !
J’ai mis du temps avant de comprendre. En réalité, au bout d’un mois, mon subconscient (ou inconscient, je ne sais pas bien) s’est chargé d’enfouir loin, très loin ce souvenir, au plus profond de mon être. Oh non, ce n’était sûrement pas grand chose, cette histoire de viol ordinaire, pour lui, lui ce grand seigneur qui a sauvé une pauvre petite fille fragile qui se faisait violer (!!!) et tabasser par son mec. Mon preux chevalier d’ex voyait en effet en moi, une femme dure comme un roc, capable d’endosser n’importe quelle crasse qu’il pouvait me faire, même de se barrer avec une jeune princesse esseulée qui n’attendait que son prince charmant. Même la sodomie pendant que je m’étouffe dans mon dentifrice. Mon subconscient a bien fait son travail, donc, jusqu’à cet hiver.
Ca ne t’a pas échappé, mon cher frère, je me suis investie dans un collectif féministe. Non, ça ne t’a pas échappé, puisque c’est depuis ce moment-là que tu n’es plus du tout d’accord avec ma façon de penser. Voici ce qui a provoqué le déclic : un article, au nom qui interpelle. « Je ne veux plus être un violeur » (4) . Aoutch, voilà qui est dit. Un vilain violeur (racisé, de préférence) pervers sexuel qui traque les jeunes filles qui sortent de boite à 5h du mat’ seules en mini-jupe, qui se confesse ? Non, mon pauvre monsieur ! Un mec qui raconte ses expériences, en tant qu’agresseur, de violeur ordinaire. Oui, le viol de tous les jours, celui du mec qui n’écoute pas quand sa copine lui dit que non, ou ne lui dit rien, par peur de le mettre en colère. Celui du mec qui profite du moment où la fille (petite amie ou non) avec qui il est allongé dans ce lit s’endorme, pour déshabiller cette fille, et commencer à la pénétrer. Celui du mec qui se rend compte qu’il n’a plus de capotes, et qui, paniqué par les risques de grossesse, introduit son pénis dans l’anus de son amie, jouit très vite, et ne réalise qu’à la fin que sa copine est roulée en boule et pleure sur le lit. Tu remarqueras quelque chose : dans toutes ces histoires, l’avis de la fille n’a pas été consulté. Ils étaient pourtant deux. Je connais ces histoires. Quand, adolescente, à plusieurs reprises, différentes amies me racontaient leurs expériences, à base de « ça s’est pas bien passé hier soir… » et qui s’effondraient en larmes, parce qu’elles n’avaient pas envie, s’étaient senties forcées. Quand, jeune adulte, une autre amie qui dormait avec un bon pote à nous, avec qui il n’y avait pas (plus ?) d’ambiguité, qui avait mis les choses au clair depuis bien longtemps, se réveille avec la main dudit pote dans sa culotte, le repousse, se sent salie, trahie, trouve la force de lui en parler cinq jours plus tard, et qu’elle lui dit qu’elle est gênée et choquée, et qu’il comprend qu’elle est surprise par « cette ambiguité toute nouvelle dans notre amitié ». Je n’en rajouterais pas une couche pour « l’épisode sodomie ». Toutes ces fois, ces filles ont tenté (ou non) d’en parler avec le concerné, et se sont trouvées face à un mur : comment tu pouvais ne pas avoir envie ? Pourquoi tu ne m’a pas fait savoir violemment que tu ne voulais pas ? C’est qu’au fond de toi, tu en avais un peu envie, non ? On dit bien « qui ne dit mot consent » !
Non. NON. Ces arguments ne sont pas valables. En état de choc, nous ne sommes pas toujours en capacité de « réagir violemment ». Le consentement, c’est AUSSI et SURTOUT s’inquiéter des désirs de l’autre. NON nous ne sommes pas des machines à sexe, utilisables à souhait par les hommes avec qui nous couchons/vivons/partageons une relation amicale ! NON, être en couple (marié ou non !) ne signifie pas pouvoir disposer librement du corps de sa partenaire ! ARRÊTONS de culpabiliser les victimes de viol : le coupable, c’est toujours l’agresseur !
Ces arguments nauséabonds que je démonte, je les avais entendus, je les avais lus, dans des articles masculinistes, des tribunes pro-vie ou encore des blogs d’extrême droite anti-féministes. Oh, il n’y a pas besoin d’aller voir si loin : mon frère me tient les mêmes discours. J’ai envie de vomir. J’ai été mal toute la semaine. En pleine période de partiels, j’ai rêvé trois soirs de suite de scènes de viol, me mettant en scène, moi. Et l’incompréhension des proches à qui je tentai d’en parler, leur culpabilisation, ces expressions que j’ai retrouvées sur ton visage. La plaie s’est rouverte la semaine dernière, et tu m’as profondément blessée. Quelque chose s’est brisée entre nous. Que ta compréhension et ton empathie, quand ta sœur t’annonce qu’elle s’est fait violer, se dirige vers son agresseur (aussi inoffensif paraisse-t-il !), et que tu en viennes à la culpabiliser, elle, la victime, alors qu’il s’agit du membre de ta famille dont tu es le plus proche, me dépasse. « C’est le déni post-traumatique », me dira-t-on. « Il faut que cette histoire fasse son chemin dans sa tête, qu’il réalise et prenne conscience de la réalité des oppressions masculines », me raisonneront d’autres.
En réalité, je ne sais pas. À l’heure actuelle, je ne sais plus qui je déteste le plus, de vous deux. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour que ce ptit bonhomme, élevé, comme moi, avec des valeurs féministes et égalitaristes, devienne un petit macho, qui vient faire la leçon à sa féministe de soeur qui n’a décidément rien compris à la domination masculine. Un conseil : remets-toi en question, et remets en question cette empathie pour mon violeur : et si tu avais été à sa place ? Et si, un jour, tu avais forcé la main à ta copine ?
Pose-toi ces questions et reviens quand tu auras réfléchis. Et peut-être qu’à présent, tu comprendras notre lutte contre le patriarcat : nous, femmes, vivons toutes des situations d’inégalité, de discrimination et de violence sexiste. Nous retournons cette violence contre cette société qui prône insidieusement la culture du viol : ce sont nos expériences de sexisme qui nous donnent cette force de frappe. Nous n’arrêterons pas. Nous continuerons de nous battre, quitte à choquer ces sales petits machos qui se sentent en danger quand une femme ose le défier et leur renvoyer leur violence à la gueule.
Sache une chose, frérue : quand une femme avance, aucun homme ne recule. Toi, moi nos confrères et consœurs, avec ou sans poils sous les aisselles, avons tout à gagner du féminisme.
***
Quelques liens utiles concernant la culture du viol :
Le blog crêpe Georgette et son article « Les mythes autour du viol » : http://www.crepegeorgette.com/2013/07/29/les-mythes-autour-du-viol/
La vidéo de Stop au déni :
« Et pourtant, c’était un viol » : www.youtube.com/watch?v=0P0dy4wsLNo
Le très bon Tumblr « Projet Crocodile » pour comprendre le harcèlement de rue : http://projetcrocodiles.tumblr.com
Les articles précédemment cités :
1. Je veux comprendre : « Le mansplaning » :
http://www.madmoizelle.com/mansplaining-explications-169296
2. L’article du monde sur les violences conjugales :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/05/07/146-morts-
de-violences-conjugales-en-2013_4412602_3224.html
3. Definition du mot viril » :
http://www.
4. L’excellent article « je ne veux plus être un violeur » :
https://lalessiveuse.noblogs.org/files/2015/03/je_ne_veux_plus_etre_un_violeur.pdf
M.
Illustration par Camille
Merci pour ce témoignage, je comprends ta rage face à cette réaction, j’ai toujours la même moi aussi…
Bravo pour ce magnifique article si bien écrit et juste.
Je me demande ce que votre frère vous a répondu et j’espère qu’il a au moins changé son point de vue…
Ton frere…je n ai pas tout regardé prise par le temps..
Son cerveau.. ou est-il…
Si je le connaissais je le traiterai de con…vraiment avec ses idées il participe à tout ça…
Pfouh.. Câlins. J’espère que le message passera, c’est incroyablement frustrant d’entendre ce genre de discours dans la bouche de personne qui nous sont proches.
Merci de ton témoignage, c’est très bien écrit. Il est très difficile de parler du viol en général et encore plus du viol ou de l’agression conjugale. Ce sentiment d’imconprehension quand la réalité passe du cauchemar en une seconde, la tétanie, la honte de soi, le dégoût de l’être soit disant ” aimé ” ….. Et de l’a incompréhension totale de l’entourage et la société.
Encore Merci.
Merci pour ton témoignage et pour la qualité de ton écriture, j’admire ton courage… J’espère que ta lettre fera réfléchir les hommes qui oseront la lire et la comprendre… Je te souhaite le meilleur, et que ton frère finisse par te soutenir.
Merci beaucoup pour vos commentaires de soutien, ça fait chaud au coeur et je suis très émue !
C’est assez exutoire comme procédé, j’espère en tout cas que ça aura l’effet escompté. L’idée n’étant ni d’humilier, ni de blâmer, mais bien de faire avancer les mentalités, notamment celles de mes proches.
Encore merci à tou-te-s !
Merci pour ce témoignage, je n’ai pas grand chose d’autre à ajouter, je veux juste dire que je suis de tout cœur avec toi, sincèrement. Et que tu as toute mon admiration pour ton courage et ton humanité.
Que cela permette ou non à certains de prendre conscience de l’horreur de leurs paroles, peu importe, l’essentiel, c’est peut-être d’abord que cela te fasse du bien, à toi, et pas à ceux qui osent te juger. Puissent-ils un jour prendre conscience de leur petitesse.
Quoi qu’il en soit, bon courage pour la suite, et bravo !
Merci d’avoir fait ce travail. De se remémorer et de rédiger. Avec tous ces détails. C’est important, c’est nécessaire. Car ce n’est pas raconté encore, ni présent sur la place publique. Il faut taper sur le clou à enfoncer dans les mentalités masculines. De l’imaginaire masculin. De l’autodéfense et de la solidarité masculine. Il y a six mois, j’ignorais tout de tout cela, de la problématique posée ainsi (bien au-delà de quelques généralités sur le viol). Il faudra encore taper souvent ? oui, hélas. Et c’est le moment.
Bonsoir
Première visite ici, première claque. Ton article m’a complétement chamboulée, ayant vécu une situation similaire il y a peu. C’est effectivement traumatisant de recevoir cette réaction de la part de gens qu’on aime et à qui on fait confiance. Ça assomme complétement.
Merci beaucoup à toi d’avoir écrit cette lettre, merci d’avoir trouvé les mots justes et merci surtout d’avoir fait de ton introspection douloureuse un témoignage aussi courageux, tellement poignant et utile.
J’espère que ton frère changera, qu’il finira par te comprendre et qu’il pourra réparer ce qu’il a brisé.
Mysoginie ordinaire…
Je comprend tout à fait ce que tu as ressenti, puisque je ressent ce même déni de ma famille, ce manque de reconnaissance que ce qu’on vit, cette omerta. Quand c’est la famille, les gens censés te proteger qui ne te croient pas / comprennent pas, c’est le top de l’injustice… Courage pour la suite des événements…
A tous et toutes :
jeconnaisunvioleur.tumblr.com
Des coups de poings dans le ventre à lire ces témoignages, mais des coups de poings brutalement utiles.
Merci pour cet article. Ça fait mal à lire, ça fait mal de se rendre compte qu’on a pu un jour, dans une conversation, dénigrer le féminisme. Je n’avais jamais pris conscience avant de lire ce genre d’articles, de l’agression quotidienne que subissent les femmes.
Alors merci à toi d’avoir pris sur toi pour partager, pour m’aider à devenir moins con, et féministe.
Courage.
Bonjour,
Je viens de lire cette lettre ultra courageuse très sincère et très percutante.
J’ai été agressée, harcelée, comme presque toutes les femmes. Et puis, j’ai raconté un peu ma vie. J’ai été souvent confrontée à des hommes qui refusent d’entendre le discours féministe, j’ai été blessée également par leurs propos.
En cherchant à les comprendre, je me rends compte que certains hommes, très gentils et pas du tout violents, sont confrontés à des femmes qui ont peur des hommes à cause d’agressions antérieures… Du coup, sans avoir eux-mêmes été irrespectueux, ils se trouvent confrontés à une sorte d’agressivité ou de méfiance de la part des femmes. Ce sont des hommes sensibles et ils sont blessés par ces réactions. Du coup, ils ne savent pas comment se comporter quand une femme les attire. Ils mettent ces comportements sur le dos des féministes au lieu de les mettre sur le dos des hommes harceleurs-agresseurs et autres goujats qui modifient le comportement des femmes.
Je ne dis pas cela pour excuser les hommes qui ne cherchent pas à comprendre la douleur des femmes! Oh non! je trouve le propos de ceux qui parlent comme ton frère et ton père absolument intolérable!Je pense qu’à cause d’une poignée de véritables connards, des femmes souffrent, certes, et il faut que cela cesse. Toutefois, il ne faut pas oublier que c’est aussi la relation homme-femme et surtout la confiance dans les jeux de séduction qui en pâtit. Et ça, cela touche les hommes et les femmes. Ces hommes là, ils auraient envie d’inspirer confiance tout de suite et ils sont obligés de faire face à des soupçons d’agressivité, alors ils accusent les femmes d’être trop féministes, c’est triste, mais j’ai bon espoir qu’avec des lettres comme la tienne, avec les BD crocodiles et tous les outils de communication qui sont déployés en ce moment, ils se rendent à l’évidence: on poursuit le même combat, s’aimer dans le respect…
Encore bravo et bon courage pour ton combat!
“En cherchant à les comprendre, je me rends compte que certains hommes, très gentils et pas du tout violents, sont confrontés à des femmes qui ont peur des hommes à cause d’agressions antérieures… Du coup, sans avoir eux-mêmes été irrespectueux, ils se trouvent confrontés à une sorte d’agressivité ou de méfiance de la part des femmes. […].”
Merci de votre propos, vous avez su expliquer quelque chose que je ressentais et que beaucoup d’hommes ressentent, mais que je ne savais pas dire.
Je suis un homme et je trouve que vous expliquez bien la réaction possible des hommes qui essayent d’être le plus respectueux possible dans mon genre.
Dans ma jeunesse, j’ai été confronté à l’agression sexuelle d’une amie, quelque chose de très proche de l’histoire de l’auteur. L’histoire classique: elle s’entendait bien avec lui, il l’a invité à boire un verre chez elle, il a commencé à avoir des comportements déplacés, elle a dit non, fermement, il a continué. Je l’ai croisé le lendemain, elle était en miette, elle se détestait, voulait mourir, c’était comme une maison qu’on aurait fait exploser de l’intérieur. Et elle protégeait son agresseur, elle se culpabilisait. Il a fallu que je l’aide pour qu’elle comprenne que ce n’était pas sa faute à elle, que c’était lui qui était en tort, qu’il méritait la prison pour ce qu’il avait fait, que c’était elle la victime. Pour moi, le plus dur a été de respecter ses vœux de ne pas aller détruire l’agresseur, elle m’a toujours tu son nom.
Des années plus tard, j’ai commencé à tomber sur des blogs féministes. Certains avaient des paroles assez radicales, assez dures à l’encontre des hommes. Le problème, c’est que sous la souffrances qu’éprouvaient ces femmes, elles donnaient souvent l’impression de mettre tous les hommes dans le même panier. Pour faire une comparaison, c’était un peu comme si un blog contre le racisme avait écrit: “tous les blancs sont des salauds”.
Pour moi qui ne tolérait pas la violence contre les femmes (et qui n’imaginait pas qu’il y ait autant d’hommes qui la pratiquent), c’était un peu comme de me faire accuser pour un crime que je n’avais pas commis. D’autant qu’en parallèle, je voyais des hommes qui eux ouvertement ne respectaient pas les femmes, et qui semblaient avoir du succès auprès d’elles (plus d’audace dus à leurs convictions de machiste, peut-être). Double peine.
Aujourd’hui je sais que je ne dois pas me reconnaître dans ces mots. Je sais que je ne suis pas un agresseur. Je sais aussi que je peux le devenir, parce que dans la société dans laquelle je vis, mon statut d’homme fait qu’une femme osera moins facilement protester si j’ai un acte qu’elle perçoit comme déplacé, que je dois donc être prudent lors des relations, en attendant le jour où, les femmes comme les hommes étant éduqués correctement, cette prudence ne sera plus nécessaire.
Ton message n’a pas eu de réponse, pourtant je crois qu’il faut le saluer.
Sans que cela retire en rien la légitimité et la nécessité du féminisme – je suis une femme, féministe convaincue – je partage cette idée que la tentation du “tous dans le même panier” est d’une part profondément injuste à l’égard des hommes dont le discours et le comportement respectent les femmes, d’autre part désastreuse pour les relations de confiance et de séduction entre les hommes et les femmes. Pour autant, difficile d’y échapper… En l’absence de profils aisément identifiables, les paroles et les actes des uns (beaucoup trop nombreux) provoquent la suspicion à l’égard de tous, y compris ceux qui ne méritent pas un tel traitement (nombreux aussi, je le crois sincèrement). La société dans son ensemble, via l’éducation notamment, encourage cette défiance.
Comme il y a peu de chances que la situation évolue rapidement, comme tu seras confronté encore et encore à des regards féminins méfiants, fuyants, t’accusant silencieusement, je voulais te dire qu’effectivement c’est injuste, mais qu’effectivement il ne faudra pas le prendre personnellement.
J’ai l’espoir que nous soyons aussi capables de nous interroger, nous les femmes, sur ce que peuvent ressentir des hommes comme toi face à notre attitude. Je pense que trop souvent, au prétexte que nous les femmes sommes victimes dans cette société, nous vous refusons, à vous les hommes, tout droit à la parole pour exprimer autre chose que votre solidarité. Parce que vous plaindre de notre méfiance, en regard de la violence de ce que subissent tant de femmes, passe pour du caprice. L’éternelle stupide hiérarchie des souffrances. Pourtant, je ne doute pas un instant qu’il soit terriblement blessant de se voir sans cesse indistinctement confondu avec de purs salauds et des machos ordinaires. Je souhaite tellement que l’on puisse un jour dépasser la dichotomie femmes-victimes/hommes-bourreaux… Peut-être qu’il faudrait commencer par bannir ce “nous”/”vous” que j’ai spontanément utilisé ici…
Bravo. Je ne crois pas que j’aurais eu la force de dire tout ça, ni de le dire aussi bien.
Ça me donne tellement envie de pleurer, de crier…
Oui, ça me donne la rage.
« Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laisse faire. »
Einstein
(Garde la tête haute, et les cons, tu les emmerdes). <3
S’il n’y avait personne pour faire le mal, il n’y aurait personne pour regarder et laisser faire!
Ceux qui laissent faire ne sont peut-être pas toujours en état d’agir alors que ceux qui font le mal feraient mieux de ne pas agir…
Merci.
Merci d’avoir eu ce courage. De mettre les mots sur les actes si violemment atroces que tu as subis. De nommer. D’oser dire les mots crus.
“il finit dans mon cul, et me laisse comme une grosse merde, toute seule, expulser son foutre dans les chiottes.”
Bravo. Bravo d’avoir pu le dire. Je ne peux même pas imaginer le douleur de sortir ces mots-là.
Merci de montrer l’exemple aussi. De dire, de nommer, de dénoncer.
Pour toutes les femmes: nous ne devons pas avoir honte de le dire.
Et si j’étais un homme, je pense que je rajouterais: merci de nous montrer ce que nous n’apprenons que très rarement à voir. Merci de nous ouvrir les yeux, en nous ouvrant ton coeur et tes pensées.
J’ai horreur des remarques du genre “elle l’avait bien cherché” ou ce genre de choses, ça a du être extrêmement éprouvant pour toi (doux euphémisme) par contre “elles le font dans un grand nombre de cas parce qu’elles n’en peuvent plus de subir la violence physique ou sexuelle ou psychologique quotidienne infligée par ledit conjoint.” cette phrase là je ne peux pas laisser passer non plus, oui les femmes sont bien plus victimes que les hommes des violences conjugales mais nier ou rejeter en partie la faute sur la victime parceque c’est un homme, alors que tu écris justement un témoignage sur ce sujet c’est fort dommage
bon courage
( Pour la modération, j’ai envoyé mon message précédent et incomplet sans faire exprès, si il pouvait être retiré ce serait sympa. )
Bien que je compatisse, je me dois de poser quelques questions. Non seulement pour satisfaire ma curiosité mais aussi pour ne pas trop parler en l’air sur un tel sujet plus tard.
Le copain était clairement un con, mais sur la situation initiale je ne comprends pas ce qui empêchait réellement de crier à l’aide. Parce que c’était le copain aimé ? Certes, il pouvait y avoir un choc de départ, mais par la suite qu’est-ce qui empêchait d’appeler à l’aide les personnes qui étaient à côté, les colocataires ? Pourquoi accepter qu’il revienne dans la chambre, diable, qu’il soit à un diamètre de cinq mètres de sa victime ?
Je ne sais pas si il avait une intention à violer. Apparemment, on peut surtout blâmer sa stupidité de ne pas comprendre ce que veut ou non sa partenaire. Mais j’espère surtout qu’il est en prison maintenant, qu’il a été dénoncé, que le fait qu’il y ait eu une relation ne barre pas la justice qu’il mérite. Cela n’aurait dû jamais dû faire obstacle à la justice qu’il mérite.
Ensuite, le frère a une façon de penser très opposée au féminisme. Je le comprends parfaitement, je suis de la tendance de ceux qui pensent que des groupes tels que FEMEN font juste du mal à la véritable cause de l’égalité homme-femme. Le principal problème du frère est surtout qu’il ne soit pas le premier à vouloir casser la gueule de l’agresseur. M’enfin, soit, peut-être que je fantasme trop le rôle d’un frère protecteur pour sa soeur : je suis enfant unique. Mais je dois quand même lui donner quelques points sur ce qui me semble être sa pensée.
En effet, je pense qu’il fait partie de ce collectif d’hommes -qui pourrait facilement s’attacher au masculisme, si ce n’est déjà fait- qui pensent que le féminisme est sorti de sa mission initiale, c’est-à-dire apporter l’égalité, pour créer une situation où des hommes se sentent tout frêles et incapables d’agir avec virilité en présence de femmes. Vous allez me dire qu’ils sont mal éduqués à regarder Rambo comme un héros, mais en soi est-ce que cette figure de “mâle alpha” est-elle si incompatible avec l’égalité entre les sexes ? Dans le Roi Lion, Simba ne m’a pas l’air de devenir un mari autoritaire sur sa femme que diable.
Disons, pour être plus clair, que la lutte de l’auteur de cette lettre semble prendre un chemin où un homme ne pourrait plus se comporter comme un homme, comme se retourner dans la rue et afficher un sourire suite à son appréciation de la beauté d’une femme qu’il vient de voir passer. Comme pouvoir dire des trucs comme “Qu’elle est bonne” sans être directement considéré comme un connard qui “objétise” les femmes. Mais que diable, pourquoi en arrivons-nous à confondre des choses comme cela avec le patriarcat dans une société où aujourd’hui une femme élevant ses enfants seule est parfaitement accepté ! Ne devrions-nous pas nous concentrer sur l’harmonisation des salaires entre les hommes et les femmes ? Sur le fait de faire apparaître de meilleures candidates aux élections présidentielles ? De considérer qu’une femme puisse recevoir autant de respect pour être libre sexuellement qu’une homme en reçoit aujourd’hui ?
Ne méprenez pas mon message, ce sont des questions, des interrogations. Encore une fois, je considère mon point de vue objectif et en dehors de cette histoire. La chose la plus proche du viol que je connaisse est une fille qui est une connaissance, et pour qui j’ai rapidement pris une attitude protectrice bien que je pense qu’elle veuille tourner la page au lieu de se sentir couvée et ainsi se rappeler d’une telle expérience.
Oui à cette lettre ouverte pour mieux expliquer à son frère la situation, pour bien désigner qui est victime et qui est coupable. Mais non, n’allons pas blâmer la société de créer des violeurs, de créer des inégalités. Nous ne sommes plus dans les années 50.
Tu ne sais apparemment pas ce qu’est le phénomène de sidération. Il est pourtant fondamental pour comprendre les réactions de victimes de viols.
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/925105-une-victime-de-viol-qui-ne-se-debat-pas-ca-ne-veut-pas-dire-qu-elle-consent.html
Tu ne sais aussi pas ce qu’est la culture du viol, aussi je me permets de te mettre cet article :
http://antisexisme.net/2013/02/17/les-cultures-enclines-au-viol/
En détail, sachez qu’il n’existe pas d’avis objectif. L’objectivité est impossible pour qui que ce soit. Se prétendre objectif, c’est ou se voiler la face, ou tenter de donner une valeur supplémentaire et arbitraire à son opinion.
Pour le reste, je ne vous repondrais pas, tout simplement parce que (et ce n’est pas une critique, simplement une constatation, nous en avons tous été là) vous n’avez pas les outils d’analyse pour aborder le sujet sans en rester aux poncifs. Lisez les articles, si le sujet vous intéresse, mais vous ne pouvez parler du viol, particulièrement à une victime de viol (c’est à dire à une personne qui risque fort d’être très sensible au sujet, et qui a autre chose à vivre que de devoir encore et encore se défendre contre les mêmes arguments naifs et désinformés) sans avoir pris la peine de se cultiver sur le sujet.
Sinon, vous devriez sans doute vous interroger sur pourquoi vous avez éprouvé le besoin de venir faire de l’anti-feminisme primaire (Vous utilisez le mot masculinisme, ce mouvement se caractérise justement pas son anti-féminisme, base même de sa création) , certes tranquille, quoiqu’extremement peu renseigné, mais tout de même, sous le texte d’une femme qui conte son viol et le déni de l’un de ses proches.
Vous ne compatissez pas une seconde, ne vous intéressez en vérité pas réellement à la souffrance dont elle parle, vous ne cherchez qu’à ramener les choses à pourquoi vous trouvez que le féminisme, c’est nul. Interrogez vous sur ça, pourquoi vous oblitérez la quasi totalité de ce qui est dit dans ce texte pour ne voir que le mot “féminisme”, et sauter sur l’occasion pour déverser tout ce que vous pensez sur le sujet, alors même que ce n’est ni l’endroit, ni le moment, pourquoi vous n’éprouvez pas d’empathie pour cette femme (parce que c’est le cas, si vous éprouviez de l’empathie ,vous auriez eprouvé le besoin de lui assurer votre soutien, pas de profiter de l’occasion pour rabaisser ce qu’elle dit être important pour elle).
Pourquoi?
Cher Nick,
J’ai lu avec attention ton commentaire, et je me décide de te répondre, car il me semble important qu’il puisse y avoir un espace où ces questions que tu as puissent être un peu secouées. Tout d’abord, tu parles du pourquoi l’auteure n’a pas réagit à l’aide. Je peux te dire, par expérience, que dans un état de choc, on comprends difficilement ce qui se passe, parfois par exemple, les personnes ayant subi des tortures ou violences ne se souviennent de détails très spécifiques d’une scène comme la couleur de pull que quelqu’un, tout pour dire que je ne sais pas par quel mécanisme, le corps se déconnecte. On ne peut réagir “normalement”. Après les agressions on s’en veut car à chaque fois on se dit “j’aurais dû…” “j’aurais pu…” puis finalement non, on ne pouvait pas. Je t’assure, c’est une situation bien complexe et bien délicate. Tu es la proie, point barre. Tu es celle à qui on tient du cou pour qu’elle ne bouge pas (physiquement et mentalement). Bien, imagine-toi que ton être cher fasse ce que ce type a fait (un viol, donc), on n’est jamais préparée pour ça, on n’a pas un combo Karate kid à dégainer, on n’a pas un bouton alerte, bref…
Et le féminisme dans tout ça… D’abord… Il n’y a pas un féminisme, mais des féminismes qui défendent différents courants de pensée selon les temps et contextes. Mais le fond est de scanner la société qui maintient par ce qu’on appelle une “matrice hétéronormative” (lis le livre Sexe, Genre et Sexualités d’Elsa Dorlin, il est court et très instructif). Dans cette matrice se jouent aussi des intersections, des croisements d’inégalités (de race, de classe, de genre, pour ne citer que les plus débattues), de domination (les relations de pouvoir, ça te dit quelque chose?). Et ça dépasse entièrement un “salaire”, un “candidat”, il s’agit de racines idéologiques qui maintiennent une structure de pouvoir. Donc tu vois, c’est plus complexe que ça. Et là je t’assure que je ne fais que te donner un avant-goût, d’abord car je n’ai pas l’intention de passer ma vie derrière cet ordinateur à éduquer le monde, puis j’espère que si tu as des questions tu pourra aller chercher des réponses. Intéresse-toi, lis, va voir des féministes, va écouter des expériences, imprègne-toi et considère que toi aussi tu es dans cette histoire. Non pas l’histoire de l’auteure, mais une histoire que nous écrivons dans le quotidien avec la façon dont nous avons été éduqué.e.s, l’accès à l’espace public, les rôles que nous maintenons, etc. (lis aussi Colette Guillaumin (sexe, race et pratique du pouvoir).
Sache que c’est aussi ton chemin que de porter ces interrogations à bout. Une fois que tu commences à comprendre, c’est sûr que ça révolte, ça te change la vie, ça te change la façon de voir tout… donc bien sûr, ça incommode… bien sûr, c’est difficile. Mais je t’assure… c’est VITAL.
“je ne comprends pas ce qui empêchait réellement de crier à l’aide.”
Je suis un homme, Nick, et peut-être que mon témoignage te semblera plus objectif.
Il y a plus d’une dizaine d’année, je marchais tranquillement dans la rue quand tout d’un coup, un type m’a attrapé au col, insulté, puis frappé au visage. Entre le moment où il m’a attrapé au col et le moment où les coups sont partis, il s’est écoulé 7secondes. Suffisamment de temps pour hurler à l’aide, pour lui mettre un direct en pleine tête, pour me dégager. Pourtant je n’ai pas crié, je n’ai même pas chercher à me défendre, je me suis contenter de bredouiller des paroles d’incompréhension.
Des années plus tard, je me suis inscrit à un club d’auto-défense. Un jour, j’ai raconté mon histoire à un des profs. Il m’a expliqué que ma réaction était normale.
Vois-tu Nick, à force de vivre dans une société civilisée, nous ne sommes plus programmés pour réagir immédiatement à la violence soudaine. Notre instinct fait que si nos contemporains ne sont pas ouvertement hostiles, nous supposons qu’il ne vont pas nous agresser. En cas d’agression soudaine, le cerveau peut “bloquer” tellement la situation lui semble irréaliste. Un instant tout allait bien, un instant c’est la catastrophe. Contradiction absolue. Le cerveau bloque.
C’est ce qui m’est arrivé et c’est ce qui est probablement arrivé à l’auteur. Quand son ex- a commencé à la violer, deux idées opposées se sont probablement heurtés dans son cerveau: 1- je me fais violer et 2- c’est mon mec, il m’aime et il n’a pas une attitude agressive (càd: il ne hurle pas, ne me menace pas, etc). Il est probable que si son ex- avait eu un comportement violent (insultes, etc) avant de l’agresser, son cerveau n’aurait peut-être pas bloqué… Et encore, ce n’est pas garanti.
L’un des objectifs principaux du cours d’auto-défense était de ré-apprendre à réagir immédiatement à l’agression. Cela nécessite de l’entraînement, du travail, des semaines à répéter.
Maintenant, je sais que le simple fait qu’une personne me prenne le col déclencherait en moi une vague de fureur et me ferait riposter sans réfléchir. Mais avant cet entraînement et ce dé-conditionnement, j’en étais incapable.
100% d’accord avec George. je rajouterai que nous sommes dans une société où flotte toujours le fait qu’une femme se doit de donner du sexe à son conjoint (jetez un oeil dans les conseils de dynamisation du couple dans les magazines “féminins”, une femme se doit d’être toujours désirable et surprenante même si elle gère boulot, gosses et enfants, parce qu’on part du principe que sans cul non stop fifi va être malheureux). Ce qui est très insidieux, c’est que nous, les femmes, nous tendons aussi à l’intégrer, et donc cela complique encore le mécanisme de défense. Parce qu’après tout, que l’homme aie besoin de sexe et mieux d’assouvir ses fantasmes c’est normal, que c’est nous, femmes à la libido moins marquée ou plus “sage” qui ne sommes pas normales (il m’est déjà arrivé de me le dire aussi).
Je suis heureux d’avoir lu sur le Projet Crocodiles que ton frère s’est remis en question. Changer les mentalités n’est pas une cause perdue, et je vous soutiens dans tout ce que vous entreprenez.
En message d’encouragement, sachez que même si je ne suis qu’un jeune homme qui n’expérimentera jamais ce que vous endurez, je tente malgré tout de sensibiliser mon entourage à ces questions.
Merci pour votre témoignage très touchant.
Je viens de prendre une véritable claque à lire votre témoignage très percutant. Merci d’avoir trouvé les mots justes. Je sais que votre frère est revenu sur votre discussion et semble avoir cheminé dans son raisonnement. Comme quoi votre colère habilement utilisée a été vraiment efficace. Je vous souhaite de retrouver tous deux des rapports harmonieux, et j’espère qu’il comprendra et soutiendra désormais vos combats, qui sont aussi les miens. Bonne route.
Merci Nick, pour ce magnifique mansplanning ! *clap clap*
On s’en fout de savoir si le copain avait “l’intention” de violer ou pas. Il avait l’intention d’avoir des relations sexuelles, il n’a pas pris en compte le refus de sa partenaire, il l’a donc violée. Point. Ambiguité? Zéro.
Quant à l’impossibilité d’appeler à l’aide, tu parles de quelque chose que tu ne connais pas – et tu t’assois sur les témoignages de milliers de victimes qui ont été paralysées par la stupéfaction et la peur et qui n’ont pas n’ont plus crié à l’aide.
Tu n’as (très visiblement) aucune idée de ce que les femmes vivent au quotidien et des pressions que nous subissons. Oui, les salaires, la présidence, tout ça, c’est très important, mais pouvoir vivre sans la menace d’être violée ou agressée par les hommes qui nous entourent (car oui, la société crée des violeurs, tous les jours, à chaque instant), ça l’est ENCORE PLUS. L’ordre de ces combats c’est NOTRE décision, pas la tienne.
@L’auteur : je te souhaite bon courage !
J’ai connu le viol par un proche… la famille … j’ai cru que ma famille elle aussi me ferais du mal et lors qu’à 20 ans j’ai oser parler du viol que j’avais subie enfant je n’ai pas trouvé beaucoup de soutien parmi les miens et mieux certain ont voulu passé à autre chose.
Bien entendu sur le coup cela ma énormément blesser …
Mais avant lorsque je me taisais je me suis souvent remise dans des situations de danger et risque de viol…
Du coup cela m’est arrivé encore 1 ou 2 fois en plus des année étant enfant ou je l’ai subit.
Mais voilà je sur fière de mon parcours , fière d’en parlé et même si aujourd’hui je n’ai pas essayer d’envoyer en prison mon agresseur , j’en est parlé et j’ai cesser de m’intoxiqué en me mettant en danger.
j’ai appris à dire non lorsque je le voulais pas et à comprendre que certain homme n’essaye pas de blesser mais lorsqu’on croit que l’on seras toujours victime ont ce met dans des situations ou ont le seras.
Et je sais de quoi je parle.
Parlé et s’informé sur le sujet et toujours important.
Si il et vrais que je ne soutiendrais pas le féminisme ,
si aujourd’hui des femmes se sentent mieux grâces à çà tant mieux , si les hommes qui eux aussi vivent des situations pareil peuvent allé mieux grâces à des organise contre le viol des hommes tant mieux.
Tous ce que je soutiendrais toujours c’est le mieux être que chacun arrive à vivre après un viol grâce à tous qu’il à déployer en lui et autour de lui pour le faire.
Tous ce que je soutient aujourd’hui c’est la responsabilité que chacun a envers lui même son bonheur tout en respectant le bien être des autres.
Merci pour cette article
et bravo pour ta progression.
Le fait de d’avoir eu le courage d’envoyer ton histoire à cet auteur est un grand pas (que je n’ai malheureusement pas encore réussi à faire)!
Donc merci à vous deux de parler pour toutes les personnes qui ne le peuvent pas, si ça peut ouvrir les yeux à quelques personnes c’est vraiment bien.
Pour ma part même mon entourage qu’il soit féminin ou masculin n’a pas voulu écouter ce qu’il m’était arrivé en me disant que j’exagérais ! C’est quelque chose d’horrible, il faut faire comprendre à tout le monde que ça existe et que l’amour physique ne doit jamais se faire sans consentement des deux partenaires ! Je montrerais ce témoignage ainsi que la bande dessiné à mes proches en espérant que ça puisse les faire changer d’avis et changer l’image qu’il ont de moi !
L’incompréhension et les reproches des autres, sont les pire des choses après avoir subi de telles choses!
Bonjour,
J’ai été particulièrement touché par votre témoignage.
Et par votre courage.
En tant qu’homme, je suis marié, j’ai deux filles, deux jeunes sœurs, plusieurs belles-sœurs, des collègues de travail femmes…
Comme tant d’autres ?
Pourtant, si je me sens donc extrêmement sensible et concerné par les problèmes de sexismes, de machismes et par les agressions (quelque soit la forme qu’elles prennent) que les femmes subissent au quotidien, je ne peux que déplorer le peu d’implication d’une majorité de mes “confrères” masculins…
Il y a là un vrai problème sociétal et comportemental, qui m’attriste et m’indigne chaque jours.
Continuez à vous battre. Vous n’êtes pas seule.
Prenez soin de vous.
Bravo pour votre courage! Ceci défini pour moi le féminisme nécessaire au respect des femmes. Courage et soyez forte!
Fatiguant … extrêmement fatiguant ce genre d’articles qui n’apporte strictement rien au débat si ce n’est à renforcer le sentiment de rejet face aux féministes qui se battent pour leur petit confort personnel.
Petit confort personnel ? Camille, c’est un troll ? Penses-tu réellement que le droit de disposer de son corps relève du ‘petit confort personnel des féministes’ ? Rétrograde.
[…] LETTRE OUVERTE À MON FRÈRE | Polyvalence-mp. Je t’écris cette lettre, parce que je serai bien incapable de te dire ce qui va suivre en face à face. […]
Bonjour,
Bravo pour avoir exprimé ton expérience, l’impression infecte l’esprit, l’expression le soigne.
Je suis un homme et vais me permettre de partager mon ressenti qui éclairera peut être les incompréhension que peuvent avoir certaines femmes face a la réaction de ton frère.
L’émotion est étymologiquement un dérangement, un trouble, quelque chose qui vient perturber notre raison.
L’émotion appelle l’émotion, l’échange que tu as eu avec ton frère parait très teinté d’émotions et je comprends pour l’avoir vécu qu’il se soit emballé et qu’il n’ait pu adhérer à ton discours.
Une fille m’as dit il y quelque temps de cela, avec un ton péremptoire et sec, que TOUT les hommes étaient directement ou indirectement responsable de la culture du viol, que ça soit activement par les actes ou passivement de par son attrait pour les formes féminines. Si il y eut un lobby de défense de la masculinité il crierait a la discrimination pure et simple car selon cette affirmation, de par un attribut arbitraire sélectionné naturellement à ma naissance, je participe a la culture du viol.
J’ai vu rouge, je me suis emballé, j’ai pris en pleine gueule “sa vérité” qui n’avait pour but que de vomir un peu de son mal être sur moi et de m’infecter, mais surement pas de discuter de ce problème ou de me faire prendre conscience d’un quelconque malaise. J’ai compris seulement quelques heures plus tard que mon incapacité a me contenir face a cette accusation injuste venait de la décharge émotionnelle que cette personne véhiculait, et que tant qu’elle la véhiculera aucune discussion ne sera possible car l’homme en face d’elle se sentira toujours agressé. C’est peut être, je dis bien peut être ce qui a mis ton frère dans cette logique.
Le féminisme a sa place pour ouvrir les consciences, par pour bâtir un monde en jupons armés comme disait Desproges, Les femmes ne sont pas nos égales elles nous sont supérieures, seulement vouloir uniquement le pouvoir dans cette lutte égalitaire conduit a cette aversion que peuvent avoir les hommes pour le féminisme.
Je ne suis pas responsable de la culture du viol, prendre garde car ce fait existe c’est bien, rentrer en psychose entretient le problème…
Un jour j’ai envoyé des fleurs a une fille dont j’étais amoureux via une commande internet, il y a eut un bug dans le formulaire d’envoi internet et les fleurs sont arrivé sans le mot… et la c’est le cauchemar, elle reçoit des fleurs et la première idée qui lui passe par la tête n’est pas “qui peut bien m’aimer suffisamment pour m’envoyer ces fleurs” mais “quel psychopathe en manque veut mon cul ?” et au lieu de faire son répertoire pour appeler deux ou trois proche elle part en croisade criant au viol dans son immeuble, dépose une main courante, et psychosomatise même l’expérience en psoriasis… je lui ai envoyé des fleurs, qu’eut été sa réaction si je lui avait envoyé un chaton mort a votre avis ?
je trouve cet article intéressant mais j’aimerais préciser plusieurs choses:
-Même si je suis une femme je ne suis pas vraiment féministe. Beaucoup de féministes que je connais ont une haine des hommes les mettent tous dans le même panier et elles nient la violence que peuvent faire les femmes.
J’ai un frère qui m’a avoué qu’il avait été violé par une femme. Lorsqu’il en a parlé personne ne l’a cru. Mes parents ont rit en disant que ce n’était pas un viol,etc.
Parce qu’un homme jamais on ne lui demande son avis.
La femme n’est pas une marchandise mais l’homme non plus.
Jamais on ne dit à une femme de vérifier le consentement d’un homme.
Il y a aussi des femmes auteures de violence conjugale qui se voit peu car elle est souvent psychologique. Dans mon entourage j’ai connu plusieurs cas de violence conjugale et il y avait des hommes victimes comme des femmes.
Je suis favorable à l’égalité hommes femmes et selon moi:
-Une femme ne devrait pas avoir le droit de gifler un homme non plus.
-Le consentement des hommes devrait aussi être une préoccupation.
Je me considère comme une féministe. Et je peux t’assurer que toutes celles que je suis sur d’autres sites communautaires n’ont pas de haine contre les hommes.
Je rappelle également que le féminisme englobe tout un tas de courants de pensées différents qui peuvent ou ne peuvent pas se rejoindre.
Les problèmes que tu soulève sont effectivement réels, de même qu’il est vrai que les violences conjugales exercées contre les hommes par des femmes existent.
Il existe aussi un poids que l’ont impose souvent aux garçons dès la naissance à cause de leur genre, celui d’être le pilier de leur future famille ou d’être l’héritier de “l’honneur” familial, ce qui cause parfois des taux de suicides élevés chez les garçons. Mais si tu regardes bien les causes de ce genre de comportement tu trouveras bien souvent la même réponse que pour les comportements misogynes imposés aux femmes presque tout au long de leurs vies.
La société nous renvoie l’image qu’un homme se doit d’être une personnalité forte, virile, dominante et dominatrice, avec de la personnalité.
Les hommes victimes de violences sexuelles (perpétrées par des hommes ou des femmes) ont tendance a être vus comme diminués, car si ils sont victimes, ils sont faibles, or la faiblesse est un attribut féminin. Tout homme étant alors taxé de “féminitude” est alors quelqu’un d’anormal, dont on peut rire, ou qu’il ne faut pas prendre au sérieux. D’où les comportements haineux face à l’homosexualité masculine, aux trans*, et simplement aux personnes désirant mener une vie ou travailler dans une discipline historiquement vue comme féminine (pères aux foyer, crèches, sages femmes).
Il est aussi important de noter que pour notre société actuelle, il est difficile d’imaginer une femme dans une position d’agression. Un femme n’est que douceur, maternelle, elle ne peut pas violer une consœur, ou son conjoint, ou même être considérée comme autre chose qu’une victime potentielle. Ce sont les mêmes qui te diront que les victimes de viols ne sont pas des victimes. Enfin bref..
Tout cela renvoie à ce merveilleux festival de haine envers la féminité. Si tu es un homme et que tu t’abaisse à la féminité, tu seras traité comme une femme.
Il faut sortir des canons imposés par la société et ce dès l’enfance.
J’espère que ça a pu t’éclairer. Et merci à l’auteure du blog pour ce témoignage qui je pense en fera réfléchir plus d’un.
Je suis dégoûté par votre histoire et je ressens une haine viscérale envers ce gars…
Mais il y a un paradoxe énorme chez beaucoup de femmes de nos jours : Votre instinct vous guide toujours vers les mâles dominants, mais quand ils veulent étendre leur emprise sur vous, vous êtes perplexes…
Vous voulez une vraie évolution? Choisissez un mâle bêta.
Je comprend ce que tu veux dire, mais je crois que tu comprend pas le vrai problème… C’est pas que les mâle alpha, c’est pas que les gros dur qui sont comme ça… C’est qqch qui se cache partout et j’ai un bien trop grand nombre de personne.
Bravo pour cette lettre ouverte. Bravo pour ton courage d’écrire tout ça, bravo pour avoir répondu à ton frère, bravo pour l’avoir partagé avec nous tous. Derrière mes bravo, vraiment sincère, j’aimerais partager avec vous, l’effet que cette lettre me fait si vous le voulez bien.
La lire (la lettre) me rend très triste, car, si en tant qu’homme j’étais quand même conscient que ce genre d’agression existait (celle là et des “plus petite” comme le harcèlement ordinaire). Lire ce témoignage à eu un effet différent… Plus violent ? Possible..
J’ai par le passé déjà même été témoins et réagit face à des cas d’harcèlement ordinaire qui se sont déroulé devant mes yeux (je déteste ce termes “d’ordinaire” comme si c’était “normal”….) et je me disais “heureusement ça arrive pas trop souvent”. Même si je voyais tout à fait ça en tant que quelques chose d’inacceptable.
Je vivais donc dans mon ptit monde, pensant être apte à défendre les injustices que je voyais, en espérant qu’elles soit ni trop grave ni trop présente. Je me suis toujours sentie dans le juste, et même si je savais que d’horrible chose arrivais (Et m’enragé déjà), j’étais loin d’en comprendre réellement l’effet que ça avais en réalité sur les victimes…
En lisant ton témoignage, qui va loin bien plus loin que ce que certaine de mes amies m’ont racontée avoir vécue, je comprend mieux… je comprend mieux et en même temps je comprend moins… Je me sent perdu. Je croyais savoir, mais enfaite je ne sais pas, je pensais identifier d’ou venais le problème de ce genre de comportement inacceptable, mais enfaite, j’avais tort… Je me sent totalement impuissant face à autant d’injustice, autant de cruauté, autant de truc horrible enfaite… Ho je dis pas ça pour me plaindre hein, moi je suis pas à plaindre du tout, c’est pas moi qui souffre dans cette histoire, je partage juste le ressenti du moment face à cette lettre.
Tout ça au final, me fait donc, en premier temps, me sentir mal, très, très mal et je suis attristé et profondément touché de ce qui t’est arrivé à toi, ainsi qu’a des millions de femmes… Je me sent mal, car je suis un homme après tout et que donc je suis noyé dans cette masse… Je suis “l’un d’eux” et que certainement un tas de gens avec de tel comportement m’entoure sans que je m’en rende compte. J’ai peur aussi, peur que, malgré mon écoute, un jour je me trompe.. Et si j’étais moi aussi un monstre ?
La lecture de cette lettre ne révolutionne pas mon regard, car je pense que j’étais pas totalement à coté de la plaque non plus, mais ça me rend juste plus sensible à ça, et ça m’ouvre les yeux sur l’ampleur d’un problème réel que les femmes vive et subissent, tout en me rendant plus attentif à certain détail que, sur le moment je n’arrive pas à décrire (pris par l’émotion sûrement).
Bref, je pense que cette lettre peut avoir une portée qui va au-delà, même si elle sera pas toujours comprise par certain… Je sais pas si j’ai été clair ou si mon commentaire sert à quoi que ce soit (pas vraiment l’impression) mais, j’avais envie de m’exprimer suite à ça…
Merci et bonne chance pour les combats à venir !!!
Sincèrement
Bonjour Seb,
Merci pour ton commentaire, et à toutes les autres personnes qui ont commenté cet article, je n’étais pas venue les regarder depuis un moment, donc je n’ai pas répondu.
Merci pour avoir fait part du sentiment que la lecture de ma lettre a procuré chez toi. Je pense que ton questionnement est très juste, et que même s’il met mal à l’aise, c’est ce genre de remise en question qui permettent de faire avancer les mentalités. Malheureusement, je ne sais pas si telle a été la réaction de mon violeur, mais je continue d’espérer que malgré la violence que peut représenter la lecture de tels témoignages, elle provoquera des remises en questions essentielles pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Petite précision, parce que j’ai lu ça plusieurs fois dans les commentaires précédents :
Les féministes ne se battent pas contre les hommes, ou contre les hommes violents, ou les violeurs : les féministes se battent contre un système patriarcal, perpétré par les hommes, mais aussi par les femmes.
Ce témoignage montre ta force et a dû te demander beaucoup de courage. Chaque individu mérite d’être traité avec respect et dignité, hommes et femmes.
“quand une femme avance, aucun homme ne recule. Toi, moi nos confrères et consœurs, avec ou sans poils sous les aisselles, avons tout à gagner du féminisme.”
La féminisme, ce n’est pas la domination de l’homme par la femme, seulement une volonté que la femme ait les mêmes droits, qu’elle soit traitée comme leur égale. Et c’est ce qu’elle est, l’égale de l’homme. Un sentiment trop souvent mal compris dans l’inconscient masculin.
* et dans l’inconscient collectif.
[…] LETTRE OUVERTE À MON FRÈRE | Polyvalence-mp. Je t’écris cette lettre, parce que je serai bien incapable de te dire ce qui va suivre en face à face. […]
[…] Crocodiles. LETTRE OUVERTE À MON FRÈRE | Polyvalence-mp. Je t’écris cette lettre, parce que je serai bien incapable de te dire ce qui va suivre en face […]
Force et courage. Et un immense respect pour ce témoignage.
Juste une question : On connait la réaction, la réponse du frère à cette lettre ouverte. J’aimerai me dire que témoigner et expliquer peut changer les points de vue.
Merci encore !
Pardon, c’était une question, est ce qu’on connait la réaction/réponse ?
Bonjour ! Oui, la réponse de mon frère, disons qu’au début il a mis du temps à accepter ce que je lui disais, il était sous le choc, mais il a pris conscience de la gravité de la situation pour nous, femmes, et s’est pas mal remis en question. Il a dit qu’il me comprenait mieux et qu’il était très admiratif, au final, des mouvements féministes, mais qu’il ne trouvait simplement pas sa place pour en parler, étant un homme.
Merci. Parce que je me sens moins seule.
J’aimerais être aussi forte que vous toutes (et tous) qui osez parler de ces expériences. Pour moi c’est encore beaucoup trop présent pour que j’en parle publiquement, mais sachez que ce genre d’articles aide à se reconstruire.
Une fois encore, MERCI.
Je sais qu’on te l’a déjà dit mais merci d’avoir mis des mots sur une situation qui arrive à des milliers de femmes! Merci de m’avoir permis de poser les mots sur une expérience de ce genre. Merci!
Merci.
Merci pour ce témoignage qui exprime parfaitement ce que nous ressentons quand l’homme qui partage notre vie ose nous violer. Merci aussi de mettre des mots sur ces réactions incompréhensibles de la part des proches à qui on trouve la force d’en parler.
Ils ne savent pas, ne veulent pas savoir plutôt, quel traumatisme c’est. Ils ne peuvent pas comprendre que cette pratique nous est dorénavant odieuse et que sa simple évocation peut nous tirer des larmes…
Merci.
Bonsoir,
Je trouve ce message très profond et plein de colère, je ne pense pas pouvoir comprendre cela vu mes pauvres 13 années que j’ai vécu. Malgré mon jeune âge, j’ai moi aussi pu être témointe de la pensé, du visage et d’un regarde d’un homme pervers.
Je pensait également au début, que le féminisme était bien trop “abusé” concernant les propos et les actes. Mais je comprends en même temps la colère de toutes ces femmes agressées et violées maintenant que je lis cet article, merci pour m’avoir “éclairé”.
J’espère que ces expériences pourront diffuser les pensées de chaque femme à toutes les autres personnes macho ou dans ce genre. J’espère également que votre conscience, sera moins lourde..
Bonjour,
Je suis en train de regarder des articles sur le mythe du viol, la culture du viol. Il y a malheureusement quelque chose dans votre article qui montre que cette culture nous imprègne tous, même nous les victimes. bien sûr la culpabilité. Et elle s’installe jusque dans nos mots.
Vous écrivez “je me suis faite violer”. C’est faux. Jamais vous ne vous êtes faite violer. ON vous a violée. De la même façon qu’on ne se fait pas assassiner. Quelqu’un nous assassine. “Je me suis fait…” est une construction grammaticale active, qui implique la volonté du sujet. “J’ai été…” est une construction passive, impliquant que le sujet SUBI l’action. Vous avez été violée. Et n’avez, à aucun moment, été consentante, quelle qu’ai été votre réaction.
Des études en neuropsychologie prouvent que le cerveau fait toujours le meilleur choix, à chaque instant de notre vie, en fonction du contexte, de nos besoins, et de nos ressources. À cet instant T, il n’a pas pu faire un autre choix, dans ce contexte, avec vos besoins et ressources de l’époque. Aujourd’hui évidemment, votre cerveau ferait un autre choix, car il a appris et développé d’autres ressources.
Donc, même si vous n’avez pas pu dire NON de façon à ce que ça S’ARRÊTE, vous n’étiez pas consentante. Et vous ne pouvez pas dire “je me suis fait violer”.
Je crois que cette précision grammaticale peut avoir une importance. J’ai été victime d’un viol étant enfant, et je suis toujours ébranlée par cette tournure de phrase, même quand il ne s’agit pas de viol (par exemple “il s’est fait tuer dans un accident”….gloups…) je vous souhaite beaucoup de courage et de sérénité.
Gabrielle.
(PS: Je suis à présent une thérapie en EMDR et je la conseille à toutes le svictimes d’abus sexuels (ou autres traumatismes), après avoir tenté diverses thérapies depuis 6 ans je suis stupéfaite de voir d’énormes changements en moi et dans ma vie en si peu de temps. Voilà, si ça peut aider…)
Bonjour,
Je pense à mon avis pouvoir « peut-être comprendre la réaction de votre frère ».
Lorsque mon frère m’a dit qu’il s’était fait violé par une femme (son ex compagne).
Je ne l’avais pas cru tout de suite. Déjà car il s’agissait d’une femme mais surtout mon ancienne belle-sœur.
Il ne m’était pas possible d’imaginer ma belle-sœur en « criminelle ».
Ma mère m’a dit « ce n’est pas possible, un viol c’est un crime, 15 ans de prison, elle ne peut pas être une criminelle ! ».
Peut-être que votre frère connaissait bien votre agresseur et ne pouvais pas l’imaginer tout de suite comme un « monstre ».
Mais une chose où je ne suis pas d’accord avec vous, c’est l’idée qu’une « homme ne peut pas comprendre ». Je n’ai jamais été violée et je ne peux pas comprendre ce que ça fait, mais un homme victime peut comprendre.
Après je n’ai rien contre le féminisme, mais je n’aime pas les étiquettes. Ce que je vois par contre, pour citer un exemple, c’est que j’ai entendue beaucoup de féministes se battre contre l’association « SOS hommes battus » alors que si ce mouvement peut aider des hommes, je ne vois pas en quoi il est préjudiciable envers les femmes victimes de violence conjugale.
La sexualité c’est vraiment pas simple. Il est clair qu’au vu de ton son de cloche, ton ex compagnon s’est comporté d’une manière assez inhumaine, tant dans la manière de t’utiliser comme objet en plus de ne pas tenir compte de ton opposition, et ensuite de n’exprimer aucun sentiment de culpabilité ni désir de réparer. En plus la sodomie, c’est quand même une pratique très délicate, où plus encore, un consentement total des deux partenaires est nécessaire.
Je n’ai pas trop envie de rentrer dans l’émotionnel, et de cracher mon mépris sur cet homme et ce qu’il t’a fait subir, mais plutôt envie de confronter ce que tu as vécu avec mon expérience pour tenter d’expliquer (comprendre n’est absolument pas justifier)comment un conjoint peut à ce point se couper des sensations de son/sa partenaire, menant à un acte qui s’apparente fortement à un viol.
Je pense que les hommes ont souvent des pulsions sexuelles plus fréquentes que les femmes et que celles ci ont souvent un grand besoin d’être “éveillées”, de temps pour s’ouvrir (excusez pour les généralités, c’est nécessaire pour poser le raisonnement).
Ces différences de fonctionnement sexuel marquées occasionnent facilement du stress et de l’incompréhension chez les deux sexes.
Je suis pour ma part très à l’écoute du plaisir de ma partenaire, je serai incapable de ressentir du plaisir si elle n’en ressent pas.
Je ne peux vivre la sexualité que de cette manière, mais ça engendre aussi des difficultés en tant qu’homme. Notamment celle de durer. Comme je suis attentif à son plaisir, aux signes qu’elle montre, quand je la sens monter fort, j’ai souvent beaucoup de mal à ne pas partir (éjaculer, c’est moins joli :-). Je me dis: “c’est moi qui crée ça? C’est génial, quel plaisir de faire plaisir.
Et ça a tendance à créer de la frustration chez elle: “pourquoi tu t’es arrêté, je commençais à peine à monter? Merde, je fais quoi maintenant”?
Ce n’est pas suffisamment récurent pour que ce soit vraiment un problème entre nous, mais c’est pour montrer que cette solicitude pour l’autre donne un plaisir incomparable dans la sexualité, mais la complique aussi.
Du coup, je me demande aussi si beaucoup d’hommes qui dans la sexualité, transforment leur partenaire en objet, ne le font pas peur, par peur d’être juger (éjaculateur précoce,…), peur de ne pas être “performants”, peur de ne pas y arriver (être attentif aux sensations de l’autre complexifie fortement la sexualité, alors que prendre l’autre pour un objet, s’apparente très fortement à une masturbation solitaire)
J’y travaille, en me renseignant sur le tantrisme, en lisant des bouquins sur la sexualité féminine,… Pour rien au monde, je ne voudrai régresser et devenir comme ces hommes qui ont besoin d’objetiser leur partenaire pour jouir, mais ce n’est pas un chemin simple, l’harmonisation sexuelle est très complexe, elle demande beaucoup d’éducation, de patience, d’acceptation des erreurs et des frustrations.
La première étape avant une sexualité épanouie, c’est de toute façon d’apprendre à s’aimer 🙂
La tendresse, c’est le plus important, la tendresse englobe très largement la sexualité. S’il y a peu d’expression de la tendresse dans votre couple, vous pouvez être sur que la sexualité sera bancale.
“Je pense que les hommes ont souvent des pulsions sexuelles plus fréquentes que les femmes”
C’est scientifiquement prouver que c’est faux. Faut arrêter avec ça.
“comment un conjoint peut à ce point se couper des sensations de son/sa partenaire, menant à un acte qui s’apparente fortement à un viol.”
Ici C’EST un viol. Ce n’est pas “s’apparentant à un viol”.
[…] LETTRE OUVERTE À MON FRÈRE. Je t’écris cette lettre, parce que je serai bien incapable de te dire ce qui va suivre en face à face. […]
Les filles, il serait peut-être temps de penser à arrêter de vous maquer avec des moins que rien ?
Et on n’est pas obligé d’avoir un mec par époque. “mon mec de l’époque”… On peut avoir un mec qui dure sur plein plein d’époques, parce qu’on sait ce qu’on veut, parce qu’on ne prend pas un mec au hasard pour meubler une époque, parce qu’on sait pourquoi on a choisi d’être avec ce mec là et pas un autre. Ou alors ne pas avoir de mec du tout. ça aussi c’est autorisé.
En bref aux chiottes les moins que rien, au bagne les violeurs.
Éléonore, même si je comprends ta réaction, elle est nocive. Elle laisse penser que si je tombe sur un mec qui me viole, me frappe, me maltraite, c’est un peu de ma faute au fond. Parce que je l’ai mal choisi. Mais peut être qu’au début ce n’était pas un moins que rien, il était doux, attentif, plein de gentillesses, de bons sentiments… chevaleresque même. Et puis si poli, si agréable à vivre, c’est bien simple tout le monde en était fou : mes amis, ma famille, et moi aussi du coup.
Un grand nombre de témoignages de viol ou maltraitance commencent comme ça. Il y a même des hommes violents qui durent plein d’époques ! Et des femmes, mères, grand-mères, avouent après des années que leur vie quotidienne est un enfer. Avec des hommes charmants, adorables, respectés, au dessus de tout soupçon.
Alors il faut faire quoi ?
On “prend” un mec bien ? Désolée, mais moi je ne “prend” pas des mecs. J’instaure une relation avec quelqu’un. Avec la confiance, la confiance qui est indispensable à une relation saine. Et la confiance qui peut jeter n’importe qui entre les mains d’un pervers.
Je n’écris pas ça pour t’attaquer personnellement, ce commentaire est vieux. J’espère juste que ça te fera réfléchir, ainsi que toutes les autres personnes qui auraient été a priori d’accord avec ton commentaire.
“Tu aurais voulu que je hurle AU VIOL alors que tous mes colocs étaient là, et me savaient avec mon « copain », peut-être ?”
Bah oui ; Oui, carrément.
Ou bien le pousser avec tes mains, tes coudes.
“Ou bien que je lui foute un grand coup dans les couilles c’est ça ?!”
Non, il ne faut jamais toucher, de quelque manière que ce soit, les couilles d’un mec aussi zéro.
Et votre salaud de frère qui ne veut pas croire que votre déglingo d’ex vous a violée. Honte à lui aussi mais moins qu’à votre “ex”.
Bonjour, le lien vers la brochure « Je ne veux plus être un violeur » est mort. Je l’ai retrouvée à l’adresse suivante : https://parpaing-paillette.net/public/je_ne_veux_plus_etre_un_violeur.pdf
Ou à l’adresse suivante : https://lalessiveuse.noblogs.org/files/2015/03/je_ne_veux_plus_etre_un_violeur.pdf
C’est très courageux de réussir à écrire ce que tu as vécu… Je trouve ça horrible que ton propre frère ait préféré nier ton agression plutôt que de te soutenir… J’ai été violée par 2 ex différents… Je comprends parfaitement ce passage où tout s’embrouille dans ta tête, que tu ne comprends pas ce qui arrive, que l’amour que tu ressens te paralyse et t’empêche de réagir… La 1e fois, je ne réussissais pas à bouger… bloquée par lui physiquement et psychologiquement par ce tourbillon d’incompréhension qui me submergeait… Je pleurais, je tremblais et j’ai fini comme une loque sur le sol… détruite et incapable de comprendre que je venais d’être violée… Ce n’est que plusieurs mois après que j’ai réalisé… non un viol ne doit pas être brutal pour que cela en soit un, ni perpétré par un ou plusieurs inconnus… Je me suis dit qu’on ne m’y reprendrait plus… Je ne l’ai avoué qu’à 2 personnes à l’époque… L’une m’a soutenue, l’autre m’a dit que c’était impossible et que je fabulais. .. “Lui? Faire ça ? Impossible voyons”. Du coup, on se tait, on encaisse et on fait tout pour vivre… Sauf que, la 2e fois, j’ai de nouveau laissé faire…parce que je pensais l’avoir mérité… Parce que j’avais eu envie toute la semaine et que lui non..le dernier jour de la dite semaine, il était rentré énervé du boulot, il m’a bloquée sur le lit et arraché mon pantalon avant de faire ce qu’il avait à faire… Je pleurais, je lui demandais d’une petite voix étranglée d’arrêter, paniquée à l’idée qu’il se montre très violent… Je n’oublierai jamais ce regard effrayant quand il m’a dit que “c’est ce que tu voulais non?!” …. non, je voulais faire l’amour avec l’homme que j’aimais, pas le faire sous la peur avec un corps qui refusait de réagir… Pendant un an, je m’en suis voulue et j’étais persuadée de l’avoir provoqué, cherché… Jusqu’à ce qu’une amie me fasse réaliser que c’était un viol… A nouveau, je n’avais pas réalisé… Que mon envie de la semaine n’était pas un justificatif pour passer à l’acte sans mon consentement… Et quand on me demande pourquoi je n’ai pas porté plainte… Sérieusement ? Quand je vois comment les procès s’attaquent aux victimes plutôt qu’aux agresseurs, comment on leur trouve des excuses… non, je ne peux pas… parce que la société actuelle n’est pas pour nous défendre mais pour nous descendre encore plus… Alors, je fais comme beaucoup d’autres, je me tais, j’avance et je lutte contre la peur du sexe que j’ai encore… Parce que la seule arme efficace que j’ai, c’est ma volonté de ne pas les laisser me gâcher la vie et d’être heureuse. Et je me bats autant que je peux dans la lutte contre le harcèlement ou la banalisation des agressions sexuelles. Merci à toi d’être la voix courageuse que certains et certaines d’entre nous voudraient avoir.
[…] j’ai lu le témoignage qui se trouvait derrière cette planche du projet crocodile que j’ai mis en introduction, […]
Quel courage et témoignage poignant, tout y est et tant de femmes ont vécu des scènes humiliantes, dégradantes, destructrices et culpabilisantes dans leur entourage, couple ou famille. Je te souhaite une belle résilience sans oublier bien sur et espère que cela ouvrira les chakras de ton frère…