En juillet, ça fera quatre ans que j’ai pris la décision de ne plus manger des produits issus de l’exploitation animale. En juillet 2013 j’arrêtais la viande, le poisson, le lait et les œufs du jour au lendemain et en août, je mangeais mon dernier fromage. C’était de la mozzarella à tartiner, j’étais à Venise chez un ami et j’étais dans une période très mélancolique de ma vie.
Bref, au début de cet été là, j’ai participé à un stage d’éco-sexualité à Bourges, organisé par Emmetrop et animé par Annie Sprinkle.
Ce week-end de stage a changé ma vie. Il s’agissait d’appréhender la nature, notre planète, d’une autre manière, de la considérer comme une amante, plutôt que comme une mère, afin d’en prendre soin comme elle prend soin de nous. C’était une façon également de relier notre sensualité à notre sensibilité écologique.
Il y a eu cette soirée où accroupie pendant que je faisais pipi dans l’herbe, j’ai ressenti un truc presque mystique avec la nature. Je ne sais pas précisément ce qu’il s’est passé, mais ça m’a fait prendre conscience d’une chose : pour prendre réellement soin de moi, il fallait que je prenne soin de la nature et des animaux.
Et alors que depuis longtemps déjà je souhaitais devenir végétarienne, c’est ce soir là que j’ai pris la décision de le devenir et d’aller même au-delà.
Pour moi, changer mes habitudes alimentaires n’a pas été difficile car je suis une personne déterminée et j’estime que lorsque on s’investit quelque part, dans l’écologie par exemple ou contre la souffrance animale, faire les choses à moitié n’est pas très utile. Enfin c’est comme ça que je vis les choses.
Avant cela, bien que je me considérais déjà écolo, je n’avais pas conscience que mon alimentation – quelque chose qui est en plus assez simple à changer, je trouve – participait autant au dérèglement climatique.
Je n’avais également pas autant conscience que ma consommation était une forme de vote, un réel choix de société que je souhaitais.
À l’époque, je n’étais pas une très grande amoureuse des animaux, mon choix a été rationnel et éthique.
Et c’est le fait de devenir vegan qui m’a sensibilisée à la souffrance animale. C’est également le fait de devenir vegan qui m’a fait accepter mon hypersensibilité. Devenir vegan m’a rendue plus spirituelle.

Ma vie a changé cet été-là. Ça a été dur au début avec ma famille, mais maintenant, autour de moi, tout le monde comprend. Évidemment, j’aimerais que tout le monde fasse des efforts, et j’ai du mal à comprendre les gens qui s’en foutent radicalement. D’ailleurs, je ne souhaite pas les comprendre.
Je fais ce que j’ai à faire parce que j’y crois et parce que je ne souhaite pas participer à la souffrance animale et que je souhaite, le moins possible, participer au dérèglement climatique.
L’industrie de la viande est l’industrie qui pollue le plus, bien avant les transports mondiaux (avions y compris). L’alimentation est pour moi quelque chose de facile à changer et ce serait totalement égoïste de ma part de ne pas le faire. Aussi je ne pourrais pas me dire écolo si je n’étais pas vegan.
Bien sûr, je ne suis pas écolo dans tous les aspects de ma vie, il y a des choses que j’aimerais changer, comme l’iPhone, et je le ferai quand j’aurai les moyens d’acheter un fairphone qui fonctionnera bien.

Il y aura toujours des personnes pour faire des remarques à la con du style : « Mais ça, c’est pas écolo » c’est souvent d ailleurs des personnes qui elles, ne font rien. Je m’en fous, je fais ce que j’ai à faire et puis je suis aussi vegan pour les animaux et je ne souhaite plus participer à leur exploitation.
On dit de ne jamais dire jamais mais je sais que plus jamais je ne remangerai un produit issu de l’exploitation animale.
Il m’est arrivé de craquer sur des gâteaux, en quatre ans, je ne vais pas prétendre l’inverse, personne n’est parfait mais au moins, je sais que je fais quelque chose d’utile, et qu’avec le temps, je m’améliore et que je participe de moins en moins à ce qui n’est pas éthique.

 

Sarah

 

Dessin: Une femme assise sur une chaise, les yeux fermés, dans une foret sombre.  Un couple d'oiseaux rose se bécote.  Un monstre cornu et au corps écailleux est sous la chaise. La femme entoure la lune de son bras

Dessin: Une femme assise sur une chaise, les yeux fermés, dans une foret sombre. Un couple d’oiseaux rose s’embrasse. Un monstre cornu et au corps écailleux est sous la chaise. La femme entoure la lune de son bras.

Illustration par N.O.