J’avais tout juste 19 ans et je sortais avec un garçon de 20 ans. J’étais très amoureuse, c’était ma première histoire vraiment sérieuse et mon premier partenaire sexuel. Au début de notre histoire tout était très beau. Au bout de 3 mois il a commencé à me dire que j’étais trop possessive et à me mettre à l’écart de sa vie. Il me faisait beaucoup de reproches, notamment sur ma personnalité. J’ai encaissé parce que j’étais amoureuse et pas encore très sûre de moi.

 Ça a duré comme ça pendant 3 mois jusqu’à ce que je craque. Je lui ai dit « arrêtons là car tu ne m’aimes pas, je n’en peux plus de cette relation à sens unique ». Il était d’accord. J’ai beaucoup pleuré et il m’a réconfortée. J’ai voulu rentrer chez moi mais il m’a demandé de rester. Pourquoi je suis restée ? Peut-être que je me suis dit qu’il allait changer d’avis. Qu’il allait se rendre compte de ma valeur. Je n’en sais rien…

 On a dormi ensemble. Dans la nuit je me suis mise à pleurer. L’idée de ne plus jamais le revoir, de ne plus l’avoir dans ma vie me rendait malade…
Alors il m’a pris dans ses bras pour me réconforter. Il a commencé à me caresser le dos. Puis il a doucement descendu sa main sur ma poitrine et m’a embrassée. Je pleurais encore et je n’avais pas envie. Il m’a pénétrée, je n’avais pas envie mais aucun son n’a pu sortir de ma bouche. Je continuais seulement à pleurer. Pendant qu’il me faisait « l’amour », j’avais envie de mourir et aussi de le tuer. Je me sentais sale, il me salissait. Il était en train de me faire mal profondément; pas physiquement, mais mentalement. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas eu la force de l’arrêter. Et en même temps je me disais qu’en me faisant mal comme ça, il allait me dégoûter de lui à jamais. Il m’a entendu pleurer j’en suis sûre mais ça ne l’a pas arrêté… Il m’a utilisée comme une poupée de chiffon. Une fois son affaire terminée, il s’est couché. Je n’en ai pas dormi de la nuit. Je ne savais pas quoi en penser, je me sentais tellement mal.

 Le lendemain matin, il était très froid et faisait comme si rien ne s’était passé. J’ai pris mon petit déjeuner et je suis rentrée chez moi.

 C’était il y a presque 7 ans. J’ai mis 7 longues années a digérer tout ça, à analyser et à poser des mots dessus. Il s’est passé de mon consentemment, il n’a pensé qu’à son avis sexuel en m’ignorant complétement. Il m’a violée ! Y. , tu es un violeur.

Aujourd’hui une chose est sûre, jamais plus je ne me tairai. Jamais ! Aucun homme ne pourra se passer de mon consentement.

 

Emilie

 

PS : Il m’a fallu 7 ans pour écrire ce témoignage. Je n’en suis pas restée là et j’ai envoyé mon texte à l’ex concerné. 
Je sais qu’il l’a lu. Je n’ai eu aucune réponse mais en même temps je n’en attendais pas. Je l’ai fait avant tout pour moi. J’ai l’impression de lui avoir passé le relais, maintenant c’est à lui de vivre avec ça… 

 

moex

 

Illustration par Myroie