Polyvalence : Bonjour Marianne, tu es une personne très active aujourd’hui dans la Jungle à Calais, peux-tu nous dire qui tu es, quel est ton travail ainsi que les besoins que tu aurais identifiés pour mener ton projet à bien.
Marianne: Moi je suis donc Marianne A. la cheffe de mission du Centre Juridique qui avait été installé sur le bidonville de Calais il y a deux mois par l’Appel de Calais. On a maintenant une équipe d’à peu près 10 à 15 personnes, des avocats Européens, Italiens, Anglais, Belges, Français… voilà… et on se consacre à donner une information et un conseil juridique sur tous les aspects dont les gens auraient besoin, on fait aussi de la surveillance des propositions de l’État. On est… voilà, on fait de la veille juridique et du conseil. En termes de conseil, on a deux projets. L’asile et les violences. Donc sur l’asile, on aide les gens à se réapproprier leurs parcours migratoires et on les informe sur leurs droits et leurs possibilités… comment sortir de la Jungle. Parce qu’on ne veut pas qu’elle existe, cette Jungle. Les aider à se réapproprier leurs parcours migratoires et envisager la fin du parcours. Quand-est-ce qu’ils vont pouvoir poser leurs bagages. Donc par rapport à ça, on a vu 600 personnes sur les deux derniers mois dont 200 mineurs. Parmi ces mineurs, 80% de ces mineurs-là ont de la famille en Angleterre. Donc on les accompagne, on accompagne toutes nos personnes sur toutes les démarches juridiques. Ensuite on développe aussi un gros réseau d’avocats Européens en dehors de ça. On est très soutenus et c’est très bien. On est en train de se monter en association pour pérenniser les activités parce que… y a plusieurs choses. Sur le camp de Calais, nos activités vont durer jusqu’à la fin de cette… de cette… de ce bidonville, jusqu’au démantèlement complet et après ça, de toute façon, on suit encore le dossier des gens. Donc on a besoin, encore, de suivre ces dossiers, que notre activité fonctionne pour ces gens-là, qu’elle continue de fonctionner. Ensuite on va ouvrir sur Grande Synthe et on va ouvrir aussi des cliniques mobiles, juridiques, dans tous les petits camps qui vont se créer, nécessairement après le démantèlement de cette Jungle, puisque les gens ne disparaissent pas physiquement. S’ils disparaissent juridiquement, ils ne disparaissent pas physiquement donc ils ont quand même besoin d’un suivi juridique et on sera là. On sera là. Donc en fait, on a des besoins immenses ! L’accès au droit c’est une thématique qui est très très très large mais on est les seuls informer les gens sur quelles sont leurs possibilités de façon juridique très large… tout. Donc en fait on a besoin de moyens financiers assez énormes pour pouvoir rémunérer les équipes qui jusque là étaient volontaires, depuis le début. On fonctionnait sur un financement participatif, qui est toujours ouvert, donc on a besoin de financements sur ce financement participatif. On a besoin de dons, on a besoin de voitures. S’il y a des voitures, des camions, des véhicules qui peuvent être utiles… un bus, par exemple, pour les permanences juridiques, n’importe quoi, nous on est preneurs parce qu’on va avoir besoin de ça sur les permanences mobiles. On va avoir besoin de compétences, par exemple en informatique, on a besoin de soutiens, on a besoin de visibilité médiatique, on a besoin de… d’une… d’une… enfin voilà, on a besoin de tout ce dont a besoin une organisation. Donc principalement des besoins financiers pour pouvoir continuer à accompagner nos mineurs, les personnes qu’on a accompagnées, pour ouvrir sur Grande Synthe, pour ouvrir sur la clinique mobile. On a besoin d’hébergement aussi, d’une maison, on a besoin de… enfin, une ou deux, dans le coin… Donc s’il y a des gens qui ont des maisons à disposition dans le… vers là, nous on est à Sangatte. On cherche à Calais, on cherche à Grande Synthe, pourquoi pas… ou à Dunkerque. Ça nous aiderait bien d’avoir des apports financiers solidaires. On a besoin de… de… voilà.
Polyvalence : De beaucoup de choses. Très bien, merci beaucoup, Marianne, pour ton témoignage.
Marianne : Mais, de rien, merci à vous !
Polyvalence : Merci.
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