Il est 3h12 du mat, nous sommes le 4 mai 2013. Ça m’énerve parce que je suis obligée de m’y reprendre à deux fois pour qu’il n’y ait pas de fautes, mais je suis trop sous le coup de l’émotion.
J’ai peur.
Pourquoi ? Parce que je viens juste de rentrer chez moi et qu’il y a une heure environ, un mec m’a fait flipper.
Je rentrais de soirée, et je me sentais fatiguée. J’ai appelé un pote et lui ai demandé si je pouvais dormir chez lui, parce qu’il habite à mi-chemin de chez moi, et que c’est cool, quand on peut compter sur un lieu moins loin quand on n’a pas la force de se taper trois quart d’heure de marche.
Mais mon pote était dans un bar et il m’a dit qu’il arriverait dans un quart d’heure…
Ok, je n’ai jamais eu de problème dans Paris, pas de soucis…
Sauf que ce mec qui faisait trois fois mon gabarit, pas forcément plus grand, est arrivé… Bourré.
Je ne suis pas forcément fin saoule, juste un peu faite gentiment.
Je suis encore maîtresse de mes gestes et pensées. Bref, un peu pompette…
Et il commence à s’approcher de moi, très près… Trop près…
Je le repousse une première fois violemment, il revient à la charge, une nouvelle fois je le repousse et cela six fois.
Je commence à avoir vraiment peur, je ne veux pas être violente parce que si je le suis, lui le sera aussi, et il est clairement plus fort que moi…
Et là, je pense à prendre mon téléphone dans mon sac et je compose le 17, je lui dis que j’appelle la police… une première fois.
Je le repousse une nouvelle fois et compose le numéro une deuxième fois, et il s’en va…
Je raccroche.
Oui, j’aurai dû attendre et dire aux flics où j’étais, et qu’ils viennent. Mais il était parti, et je ne voulais pas les déranger pour rien.
Je sais que ce n’était pas rien parce qu’au lieu d’attendre que mon pote rentre, je suis rentrée chez moi à pied, parce que le mouvement était plus sécurisant. Mais sur le coup, je ne voulais pas déranger.
Et maintenant je pleure, je pleure parce que j’ai eu peur et que ce n’est pas normal.
Maud M.
Illustration parOokah