Une fleur a poussé dans ma tête, elle a jailli dans un courant électrique, il devait sûrement y avoir un orage ce jour-là, sous ce ciel ensoleillé.
Ma tête a pris la foudre et l’eau.
La fleur a poussé. Je n’ai rien senti au début.
Puis ses racines ont chatouillé doucement mes pensées, mon cœur et mon sexe.
Elle s’est ouverte brutalement, je suis tombée au sol, étourdie.
Je n’ai plus mangé, je n’ai plus parlé, je n’ai plus regardé.
Je songeais.
Je me suis relevée, j’ai gardé le dos légèrement courbé.
J’avais le cœur enthousiaste, douloureux, pensif, désireux.
La fleur pesait lourd mais je ne pensais pas que son poids puisse être une contrainte.
Je l’ai portée sur ma tête comme l’on porte une fleur à la boutonnière.
Je souriais en elle.
Parfois, je pleurais un peu.
J’avais peur de la perdre.
C’est joli, une fleur sur la tête.
Comme une couronne…
Je ressentais. Je n’avais pas ressenti depuis longtemps.
Et puis je n’avais rien demandé.
Elle devait m’apporter du bon.
Je ne l’avais pas plantée moi-même.
C’est le sourire de cet orage.
C’est ce ciel musical.
Moi je n’avais rien deviné, rien vu, j’étais bien naïve à danser au petit matin.
Et maintenant, comme ma fleur saigne un peu, je peux écrire.
Tout a un sens
Rien n’est hasardeux.
Je garde ma fleur sur ma tête en attendant d’aller sous l’orage savoir si l’eau du ciel arrosera la petite plaie du mystère.
Magali

Crayon et aquarelle : une femme se tient la tête en fermant les yeux, elle a des cheveux fleurs qui font comme une forêt sur son crâne. Elle a l’air apaisé.
25.04.2015Illustration par Lola Parrot-Lagarenne
http://lolalys7.wixsite.com/
Superbe comme texte. J’ai beau être un homme, je comprends ce que vous dites. J’ai aussi une fleur sur la tête, depuis peu. Pourvu qu’elle y prenne bien racine ! Gardons la main verte ! 😉
David