J’aime utiliser plein de termes pour me qualifier : polyamoureuse, pansexuelle, queer, demi-girl. Anarchiste, féministe, végétarienne. Et pute. Je suis une escort-girl occasionnelle.
J’aime l’amour, j’aime le sexe, alors pourquoi pas travailler là-dedans ? Je trouve qu’on fait tout un fromage (vegan) du sexe alors que ça devrait pas plus être plus tabou – ni extrapolé – que la nourriture, par exemple.
Je vis avec mon amoureux. Notre relation a connu des hauts et des bas, mais globalement nous sommes très heureux comme ça. J’ai aussi une amoureuse, et quelques amant.e.s.
Je dois vous confier une de mes peurs depuis que je me suis renseignée sur la condition légale des travailleur.se.s du sexe : que mon copain soit accusé et arrêté pour proxénétisme, juste parce que nous vivons ensemble et partageons notre argent.
Il me soutient dans mon activité et me sert de “sécurité” : lorsque j’ai une passe, c’est lui à qui j’envoie un texto ou que j’appelle pour lui dire que c’est bon, tout va bien, le mec n’a pas l’air louche. C’est lui que je préviens où je vais, et que je peux appeler si j’ai peur ou si j’ai un souci. C’est très bien, tout ça… Mais j’ai peur qu’un jour, ça lui cause des problèmes. Et je pense aux autres filles qui travaillent seules, sans sécurité, et qui n’ont même pas le droit légalement de s’entraider.
Je n’ai pas grand chose à dire dans mon témoignage. Et je ne veux pas trop en révéler sur ma vie, car tout le monde n’est pas au courant. Je voulais juste faire savoir qu’on existe, nous, les putes volontaires dans notre travail, certes conscient.e.s qu’il y a une majorité de personnes opprimées, mais aussi conscient.e.s qu’il existe une majorité de personnes opprimées partout, dans tous les domaines du travail, et qu’entre travailleur.se.s on devrait tous se soutenir sans juger si un travail est respectable ou pas, sans nous accuser d’être à la fois victimes et coupables de la traite humaine ou du patriarcat.
Merci. Bisou.

Une TDS anonyme

Dessin : sur fond rose, une jeune femme est assise sur le bas de la page, de profil. Elle a le dos bien droit et les genoux légèrement pliés. Elle regarde vers la gauche. Son bras gauche, tendu, est posé sur ses genoux, elle tient une cigarette au bout. Sa main droite est posée contre son front, son coude posé sur ses genoux. Elle regarde droit devant elle, la fumée de la cigarette monte en volutes roses vers le haut de la feuille. Elle ne porte qu'un string et une nuisette.

Dessin : sur fond rose, une jeune femme est assise sur le bas de la page, de profil. Elle a le dos bien droit et les genoux légèrement pliés. Elle regarde vers la gauche. Son bras gauche, tendu, est posé sur ses genoux, elle tient une cigarette au bout. Sa main droite est posée contre son front, son coude posé sur ses genoux. Elle regarde droit devant elle, la fumée de la cigarette monte en volutes roses vers le haut de la feuille. Elle ne porte qu’un string et une nuisette.

Sime Graffiti