Description
EDITO FANZINE N°1
Le sexisme, c’est un monstre à mille tentacules. Il gangrène le monde dans lequel on vit, il s’engouffre sous la peau et il détruit. J’y ai pensé une nuit et le matin j’ai écrit. Je fais ça souvent. Et puis je garde pour moi. Mais pas cette fois. J’ai lancé un appel à participation, parce qu’il faut être plein pour faire la révolution.
Nous sommes des milliards.
À avoir vécu quelque chose qui ne s’en va pas et qu’on ne peut pas montrer. Pas parce qu’on ne veut pas. Mais parce que ça ne marche pas comme ça. Il y a tant d’histoires autour d’une histoire, il faudrait tout expliquer. Sinon on nous dit qu’on exagère, qu’on a notre part de responsabilité, qu’on a mal interprété. Peut-être, parfois. Mais toujours, sûrement pas. Et même si c’est un point de vue, dans notre réalité, c’est ça qu’il s’est passé.
J’ai eu envie de laisser chacun-e s’exprimer sur sa réalité, sans avoir à se justifier.
Au cours des dernières semaines, j’ai reçu des dizaines et des dizaines de témoignages sur les violences sexistes. Ce fanzine propose une sélection de ces textes. Parce qu’il faut qu’ils soient lus. Et relus. Et relus. Et relus Tout le monde sait, mais peu acceptent d’y penser. Et pendant qu’on préfère regarder ailleurs, une personne est humiliée, une personne est frappée, une personne est piétinée, une personne est violée.
Que dis-je « une » … ? Des milliards.
Tan – Juin 2013
EDITO FANZINE N°3
Dans VS on a lu de superbes témoignages et vu de magnifiques illustrations. Dans VS chacun-e peut raconter son expérience, le sexisme subi, les stratégies pour en sortir… Sans jugement, sans justification.
C’est riche d’idées, de textes différents, entre la poésie et la prose. Des textes qui pointent du doigt le système patriarcal, des textes qui racontent une expérience de vie pas toujours réjouissante.
Dans ce bordel profond et poétique, beau et mélancolique, rageur et dépressif, ce projet est politique et féministe. Mais ce n’est pas parce que c’est féministe que tout fonctionne sur des roulettes. Le féminisme est par essence une réflexion et un refus des normes de genre imposées par le cis hétéro patriarcat qu’il faut sans cesse remettre en question. Face à ce qu’il “faut être”, on doit réinventer nos corps, nos genres, nos sexes, notre sexualité, envisager la construction des individu-e-s hors de cases étriquées et binaires que sont les “hommes” et les “femmes”, réapprendre a parler, à se comporter, pour soi et avec les autres. Il n’y a pas de modèle à suivre, mais de nouvelles manières de faire, de nouvelles manières d’écrire.
Cette construction ne peut être parfaite du premier coup, elle avance par expériences, par tâtonnements, par erreurs et par remises en question. C’est normal et il ne faut pas avoir peur de se le dire, de le reconnaître, de faire des mea culpa.
On se plante, ça arrive. On recommence alors en apprenant de nos erreurs pour ne pas les répéter indéfiniment et pour réussir à construire, morceau par morceau, l’égalité et la libération de toutes et tous. Ce projet doit continuer, bien évidemment, avec toutes les contributions possibles sur le sexisme…
Mais afin de vivre et exister pour chacune, il ne doit pas répéter les oppressions du quotidien, il doit les refuser pour s’ouvrir encore plus à chacun-e. Il nous faut apprendre à ne plus employer ces mots qui nous renvoient dans la position de l’oppresseur.
Nous devons nous départir de ces relents qui nous habitent, continuer à lutter contre les violences sexistes.
Des personnes qui participent à VS, qui lisent, qui illustrent et qui écrivent, août 2013.
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