La Bretagne, ça vous gagne… Pas toujours !

Surtout à Vannes.

Il n’y a pas très longtemps, j’étais en vacances en Bretagne, chez un pote. Un soir, on décide de faire la tournée des bars et j’y rencontre un mec pas mal à qui je roule quelques pelles. Quelques bouteilles plus tard et le mec déjà oublié, nous nous échouons, mon pote et sa tribu (de Danao) dans une pauvre boîte de nuit à vingt minute de toute civilisation. Tout ce que j’aime quoi…

Là-bas, je retombe sur le mec que j’ai galoché quelques heures plus tôt. Il semble toujours aussi intéressé par ma petite personne, mais en ce qui me concerne, l’effervescence est passée et l’endroit me plombe le moral.

Alors que la nuit avance, l’endroit se vide progressivement et mon pote, bourré, se fait virer manu militari par les videurs.

C’est sous la bruine, sans le sou, plantés au milieu du parking que nous remarquons Roméo et son alfa 205. Ni une ni deux, je m’empresse de lui demander s’il peut nous raccompagner. Il accepte et en sortant du parking il nous propose de nous emmener chez ses parents, absents, en prenant la direction opposée. Nous protestons vivement mais le bougre s’entête expliquant que mon ami dormirait dans une chambre et nous – c’est-à-dire lui et moi –  dans une autre.

C’est alors qu’à un stop, une mouche pique mon pote assis à l’arrière. Il sort de la voiture, j’ai à peine le temps de détacher ma ceinture que le mec démarre en trombes.

Gloups. “Arrête-toi je vais descendre et rejoindre mon pote”. Que dalle, ouais. Je crie, je l’insulte, je le tape. Rien. Alors, à un rond-point, comme il ralentit et que j’ai épuisé toutes mes ressources pour le convaincre de me laisser sortir de la voiture, je saute. À ce moment précis, tout est très bizarre. J’ai l’impression d’être dans un film au ralenti alors qu’en réalité, ça va super vite : choc sur le bitume, je frôle le trottoir (si si, il y avait un trottoir au milieu des champs) rouuulééé, boouuuléééé et heureusement pour moi, personne derrière qui ne fasse que je me retrouvasse plate comme une galette (c’est la spécialité là-bas).

Là, le mec s’arrête enfin. Faut dire que je lui ai foutu une de ses frousses. Il arrive vers moi pour m’aider à me relever, tout en me disant des petits mots doux du style : “complètement folle”. Je suis sonnée, j’ai des œufs plein le crâne, j’ai subitement tout dessaoulé, je saigne un peu (adieu jolie petite veste en lin Agnès b. que ma cousine venait JUSTE de m’offrir).

Je ne veux pas remonter dans sa voiture, il insiste, je marche sur le trottoir qui m’avait gentiment épargné la tête, il roule à deux à l’heure à côté de moi. C’t à dire que je ne fais plus trop confiance au mec mais que je suis vraiment épuisée d’un coup. D’un autre côté, je l’ai bien calme là !

Je remonte donc dans sa voiture, on arrive au niveau de mon pote, on le ramasse, on rentre, tout le chemin je l’insulte, il nous dépose, je le ré-insulte (mon pote qui ne comprenait rien me disait qu’il était bien gentil de nous avoir raccompagnés, ce qui m’énervait encore plus).

Alors la morale de l’histoire, les mecs, c’est que quand une fille dit non, c’est non, c’est pas un non qui veut dire oui. N’insistez pas, moi j’ai sauté de la voiture mais je connais plus d’une amie qui lui aurait cassé le nez ou crevé un œil.

Louise

Dessin sur feuille blanche d’une femme blanche aux cheveux courts et châtains, en gilet et jupe sur le bord d’une route, devant un panneau “stop”

Illustration par Anna R.