J’ai été circoncis vers l’âge de 6 ans pour phimosis, c’est-à-dire un rétrécissement du prépuce empêchant le décalottage.

Sur les conseils de notre médecin traitante, ma mère avait tenté sans succès de pratiquer des décalottages forcés. C’était très douloureux, je hurlais et la situation n’a fait qu’empirer. J’ai appris depuis en lisant d’autres médecins que le décalottage forcé peut, en créant des petites lésions qui cicatrisent, durcir le prépuce et donc aggraver le phimosis au lieu de le résorber…

Toujours sur les conseils de notre médecin traitante, ma mère a décidé de me faire opérer. Je ne sais pas ce qui, là-dedans, était un conseil médical ou relevait des croyances de ma mère. Celle-ci, en effet, était assez obsédée par le nettoyage, la propreté, les bactéries. C’était le genre à systématiquement laver les slips à 90⁰C pour les « désinfecter », quitte à les bouziller… L’idée que l’on ne puisse pas laver sous le prépuce devait l’affoler. Elle est encore persuadée que si je n’avais pas été opéré j’aurais certainement eu une infection locale voire plus étendue.

Il ne me semble pas avoir été prévenu des conséquences réelles de l’opération et je me rappelle ma surprise en découvrant mon gland découvert pour la vie. Il semble que la médecin ait prétendu qu’on m’en avait moins ôté que lors d’une circoncision rituelle, mais je n’ai jamais vu de différence avec les photographies d’hommes circoncis en ligne. En tout cas mon gland est entièrement découvert quand mon pénis est au repos.

Cette opération, ainsi que d’autres actions médicales invasives pendant l’enfance, m’a laissé un souvenir amer. J’ai eu le sentiment d’une amputation sans mon consentement. Lorsque, adolescent, on m’a demandé de me faire retirer une dent pour des raisons d’orthodontie, j’ai été très réticent car pour moi c’était une répétition de cet épisode enfantin : un médecin conseille qu’on me retire une partie apparente de l’anatomie, ma mère acquiesce et c’est moi qui subis les conséquences.

Je pense que cette circoncision a eu des conséquences négatives, sans être graves, sur ma vie sexuelle. Ma mère prétend que non, mais on se demande bien sur quoi elles se base pour formuler pareil avis.

La zone cicatricielle, rosée, entre mon gland et la peau du pénis est très fragile et plusieurs partenaires m’ont blessé là en tentant de me masturber. Elle a d’ailleurs tendance à être irritée et douloureuse. En cas de manipulation maladroite, rapport mal lubrifié, etc. il est facile d’y créer une micro-coupure qui rendra les masturbations ou rapports douloureuses pendant un temps (notamment brûlute au contact des sucs vaginaux).

Je pense que la masturbation, notamment par une partenaire, serait plus agréable si j’avais mon prépuce pour coulisser. Le conseil d’utiliser de la salive ou autre lubrifiant aqueux est difficile à appliquer : cela sèche vite et, dans le cas du gel lubrifiant, cela laisse un résidu désagréable. La méthode qui fonctionne le mieux avec une partenaire est d’alterner fellation et masturbation. Je ne suis pas suffisamment sensible pour jouir de la fellation seule. L’auto-masturbation est plus agréable et plus facile à mener, car je contrôle ce qui se passe et j’évite de me blesser.

Mon gland est très peu sensible, peut être à force d’être à l’air et au contact des vêtements. D’une façon générale je mets beaucoup de temps à jouir par la pénétration vaginale, à moins que le vagin ne soit serré. La sodomie est plus satisfaisante.

A.

 

 

Illustration par Anna R.