Tu savais et tu en as profité.
Tu t’en étais très bien rendu compte, de ma dépendance affective très rapidement après notre rencontre.
C’est toi-même qui a employé ce terme en premier.
Tu en as bien profité au final car tu savais que j’étais capable de tout pour toi : même à dépasser mes limites, quitte à me faire violence.
Tu es allé jusqu’à me faire signer un contrat de domination (plutôt proche du style de 50 nuances de Grey pour vous donner un ordre d’idées) ; c’est à ce moment-là que je t’ai dit stop d’ailleurs car je le trouvais particulièrement injuste puisqu’il était plus favorable à toi qu’à moi.
J’ai essayé d’amender le contrat pour avoir quelques garde-fous, ce qui ne t’a pas plu car tu l’as pris pour un manque de confiance en toi
Tu me demandais toujours plus alors que tu savais très bien ce que mon ex avait fait.
Tu le savais très bien puisque je te l’avais dit : il m’avait fait croire qu’il était prêt à attendre que je sois prêt-e à avoir des relations sexuelles avec lui alors qu’il voyait une autre tout en étant en relation exclusive (en m’annonçant au passage qu’il avait des besoins et qu’il n’allait “pas me violer quand même”, je cite).
Tu savais que j’avais peur que ça recommence.
Chaque fois que je ne voulais pas ou que j’avais des réticences, tu insistais en me faisant une sorte de chantage implicite : tu ne me parlais plus et tu décommandais nos rendez-vous jusqu’à ce que je cède tout en disant que d’autres filles auraient cédé à ma place.
J’aurais pu continuer à m’enfoncer davantage dans cette situation si je n’avais pas, en parallèle, découvert le féminisme.
Je sentais que la situation me mettait mal à l’aise même si la violence ne m’a pas parue visible au premier abord.
En plus, je culpabilisais à l’idée de ne pas avoir de désir sexuel même si l’excitation physique était présente.
Évidemment, je ne connaissais pas l’asexualité et son spectre alors, je me forçais puisque on disait bien (phrase horrible quand j’y pense à nouveau) : “l’appétit vient en mangeant”.
Je crois que je vais enfin appeler un chat un chat même si j’ai mis du temps à mettre des mots sur des maux.
Des viols conjugaux, voilà ce ce que tu m’as fait subir.
Je refusais de voir la vérité en face même si j’avais déjà subi des violences sexuelles.
Même si je n’avais pas dit non et que j’avais cédé, c’était quand même un viol.
Tu as abusé de la situation de vulnérabilité dans laquelle je me trouvais.
Tu me dégoûtes tellement.
Je ne porterai pas plainte parce que c’est un parcours du combattant sans garantie de résultat au final.
L.
Illustration par N.O.