Vous êtes victime de violences de toutes sortes, qu’elles soient anciennes ou récentes ?
Voici les adresses et les numéros utiles que vous pouvez contacter :
- Le numéro d’écoute 08 842 846 37 (numéro non-surtaxé) qui vous informera sur vos droits et vous orientra vers les associations d’aide aux victimes. C’est le numéro de telephone de la federation INAVEM qui est en contact direct avec cent cinquante associations.
- Le 3919, le numéro national d’écoute pour les cas de violences conjugales.
- Le numéro 0 800 05 95 95 (numéro non-surtaxé) du Collectif féministe contre le viol pour vous écouter et vous aider dans vos démarches.
- Les assistants de service socialprésents dans les collèges, lycées et universités, dans les hôpitaux ou auprès de l’infirmerie de votre établissement scolaire. Ils sont là pour vous écouter et trouver une solution. Ils vous orienteront dans les démarches et feront en sorte de vous protéger en demandant si nécessaire un placement en foyer d’accueil si, par exemple, vous vous sentez menacé-e-s à votre domicile.
Que vous soyez mineur-e ou non, vous pouvez tout à fait bénéficier d’une « mise à l’abri ».
- Le CIDFF qui est le centre d’informations des droits des femmes et des familles. Des juristes vous accueilleront gratuitement et toute la journée pour connaître vos droits.
- Le planning familial qui accueille les victimes de viols et violences sexistes. Il dispose également de permanences téléphoniques pour vous donner des conseils.
- Les CMP qui sont des lieux d’accueil gratuits et qui proposent une prise en charge pluridisciplinaire comme la possibilité de voir un psychologue. Les CMP fonctionnent par secteur, il est donc nécessaire de trouver le plus proche de chez vous.
À savoir : tous ces interlocuteurs sont tenus au secret professionnel. Votre situation ne sera pas divulguée aux membres de votre famille, à vos ami-e-s ou à votre établissement scolaire (profs, proviseurs, etc.).
Porter plainte
- Vous pouvez porter porte plainte dans n’importe quels postes de police ou de gendarmerie. La plainte est alors enregistrée et transmise au Procureur de la République.
- Si vous ne vous sentez pas ou mal écouté-e ou que l’on vous propose de déposer une simple « main courante », une deuxième solution existe : Vous avez la possibilité d’écrire directement au Procureur de la République, sur papier libre, au tribunal de Grande Instance dont dépend le lieu de l’infraction.
La lettre doit être complète et vous devez préciser votre identité, le récit détaillé des faits, la date et le lieu de l’infraction, le nom de l’auteur-e (si vous le connaissez) et, si possible, divers documents pouvant faire office de preuves (certificats médicaux, photos, témoignages de témoins…).
Après réception de votre lettre, c’est le procureur qui décidera de diligenter ou non une enquête.
Comment réagir si une personne victime de viol / violences sexuelles se confie à vous ?
- Rassurez-le/la : Ce n’est pas de sa faute !
Dans notre société, si une personne évoque un viol, tout un tas de gens plus ou moins bien intentionnés lui demandera comment elle était habillée, dans quel endroit elle se trouvait, ou quel comportement elle a pu avoir pour “favoriser” ce viol ou cette violence.
La vérité, c’est qu’on ne désire JAMAIS être violé-e. Être violé-e, ce n’est ni jeu, ni un fantasme, ni un truc rigolo. La responsabilité du viol n’est pas partagée entre l’agresseur et la victime. On n’est jamais responsable de son viol, quels que soient les vêtements portés, l’heure de sortie ou les comportements adoptés auparavant. Le responsable du viol, c’est le violeur. Malheureusement, certains peuvent encore considérer que, quelque part, si on a été violé-e, c’est qu’on l’a bien cherché.
C’est pour toutes ces raisons et tous ces clichés, qu’ il est extrêmement difficile de dire qu’on a été violé-e. Si quelqu’un-e vous parle d’une agression qu’ille a subi-e, c’est certainement l’aboutissement d’un processus de réflexion lent et douloureux… et certainement aussi parce qu’ille place en vous une grande confiance.
- Ne remettez pas en cause ses confidences
La parole des personnes qui ont vécu des viols et des agressions est souvent tue, niée et remise en cause. Cela rend la prise de parole d’autant plus difficile pour les victimes car elles ont peur de ne pas être entendues, d’être ridiculisées ou prises à la légère. Ne niez pas ce que la personne vous dit. Dites-lui que vous la croyez et qu’elle a eu raison de venir vous en parler.
- Ne faites pas vengeance vous-même
Il est possible que vous vous sentiez très en colère contre l’agresseur et que vous vouliez vous venger pour la victime. Rappelez-vous que la décision de ce qu’il faut faire par rapport au violeur n’appartient qu’à elle. Ne décidez pas pour l’autre, ne parlez pas à sa place.
- Soyez patient-e et écoutez-la
Parler plusieurs fois du viol, de l’agression, peut aider la personne à se sentir mieux. Écoutez-la même si elle vous raconte plusieurs fois la même chose.
L’important, c’est qu’elle sente qu’elle est comprise et prise au sérieux.
Il est possible qu’elle remette en cause ces violences, qu’elle tente de les relativiser en pensant, qu’en un sens, elle l’a peut-être un peu cherché. Rappelez-lui que ce n’est pas de sa faute si elle a été violée ou agressée, et que ce n’est que la faute de l’agresseur.
- Respectez son rythme mais soyez disponible
La personne en question aura peut-être besoin d’être seule, ou que vous fassiez quelque chose pour elle (rester à proximité, contact physique, parler, ne pas en parler, etc). Dans tous les cas, il est important de ne pas lui imposer ce que vous pensez être le mieux pour elle. Mais demandez-lui : “Il y a quelque chose que je peux faire pour t’aider, là maintenant ?” “Est-ce que je peux faire quelque chose pour que tu te sentes mieux ?” “Tu as besoin de ma présence / d’être seule ?”.
- Ne forcez pas les choses
Laissez la personne prendre ses propres décisions. Elle n’a peut-être pas envie pour le moment de parler de ce qui lui est arrivé à d’autres personnes ou à la police. Elle n’a peut-être pas envie d’aller voir un médecin ou de contacter une association. C’est à elle de décider de ce qui est le mieux pour elle. Ne la forcez pas. Respectez sa volonté.
En revanche, vous pouvez l’aider en tenant à sa disposition des numéros verts et des endroits (voir ci-dessus) où elle pourra parler plus tard auprès de personnes de confiance, qui sauront l’écouter. Dites-lui que ce n’est pas grave si pour le moment, elle ne veut pas faire appel à ces personnes .
- Gardez un secret, c’est pas toujours facile à vivre
N’essayez pas de jouer au super héros : recueillir ce type de confidences, ça joue aussi sur votre moral et c’est normal. Si vous êtes mal à l’aise ou angoissé-e, écoutez-vous aussi ! Vous ne l’aiderez pas vraiment si vous êtes crispée, perdu-e / ou ne savez pas q uoi faire. Vous pouvez, sans trahir l’anonymat de la personne, vous faire aider.
N’ayez pas honte de mal le vivre, les associations, les travailleurs sociaux et les établissements médicaux sont aussi là pour vous aider.