Je suis végétalienne.
Pas encore végane mais je pense que c’est en train de se faire, logiquement je dirais, presque naturellement.
Cette dernière étape ne me semblait pas évidente au début, je me posais beaucoup de questions sur les bénéfices réels de ce choix d’un point de vue environnemental (il va de soi que du point de vue droits des animaux, il n’y a pas photo).
Et puis j’ai lu, j’ai écouté, j’ai regardé, j’ai appris, tout simplement.
Ce n’est pas une révélation soudaine, je crois qu’il fallait juste que l’idée mûrisse pour se concrétiser, mais c’est certainement un engagement.

Je ne peux pas vouloir protéger la planète et continuer un mode de consommation tragiquement délétère pour l’environnement.
Je ne peux pas me révolter en apprenant la cruauté des traitements qui peuvent être infligés aux animaux et continuer à entretenir cette souffrance.
Je ne peux pas pester contre les multinationales de l’agroalimentaire et continuer à les enrichir en consommant leurs produits.

Ce choix a élargit le champ de mes réflexions et m’a fait me renseigner en tous sens sur des questions sociales, éthiques, scientifiques… que je n’avais jusque là qu’effleurées.

Je suis par moment agitée par de nombreuses questions et réflexions, par exemple sur la place de l’élevage (par ce mot, j’entends traditionnel et le plus respectueux possible des animaux) dans notre culture, son impact sur la formation de certains paysages notamment. Je m’interroge aussi sur le devenir des personnes dont l’emploi dépend de l’exploitation animale.
Mais je sais qu’à force de réflexion, de recherches et de discussions, je trouverai les réponses et peut-être des solutions. Dans le même temps, il m’arrive de me dire que rien de tout ça n’a d’importance, car nous ne sommes pas grand chose au fond et que donc nos choix ont encore moins d’importance, mais ces pensées perdent rapidement la bataille face à ma raison et mes sentiments.

Je suis révoltée par tellement de choses dans ce monde… et consciente de mon impuissance à agir pour toutes les changer. Je fais de mon mieux mais c’est un chemin souvent ingrat. Il m’arrive de parler à des murs, et même si il paraît qu’ils ont des oreilles, mes propos ne semblent pas les atteindre. C’est aussi le cas lors de discussions sur mes choix de consommation.

La différence c’est que même si je ne convaincs pas, je sais que j’ai quand même un impact par mes actions, même seule, même s’il est minime. Le résultat de mes choix ne dépend pas uniquement de la compréhension ou de l’acceptation de mes propos.

Au moins sur un point, au moins dans un coin de ma vie, je suis apaisée, en accord avec mes idées.

Si on me pose des questions, je réponds, j’explique, j’argumente. J’essaie de rester calme face aux provocations plus ou moins virulentes, et dans tout les cas, j’écoute les arguments. Je ne cherche pas à tout prix à rallier mes interlocuteurs à ma cause, même si ils comprennent sans doute que j’en serais heureuse. Je me dis que ça doit venir d’eux et je les informe, parce que je pense qu’il faut parfois un moment pour arriver à changer et surtout que, pour pouvoir agir, il faut d’abord savoir.

Je sais qu’il faudra du temps pour que cela devienne simple et évident et non plus un objet de débat. Mais j’espère qu’un jour pas si lointain, ce sera le cas, que la prise de conscience s’étendra, et avec elle les bénéfices de ce choix, pour la planète et les animaux, humains compris.

Rose

Dessin au crayon à papier. Une femme nue flotte entre ce qui semble être des cerveaux, ou des planètes. Des éclaboussures d’aquarelle rose orangées couvrent le dessin

Osmose – Illustration par Rose

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