“Non mais moi je ne suis pas du tout féministe” disais-je souvent. Pour quoi faire ?

Et puis ensuite je n’y ai plus trop réfléchi.

Jusqu’au jour où. N’arrive-t-il pas inévitablement ce jour?

Pour la première fois, où pour la millième fois mais de façon plus brutale, je me suis sentie traitée de manière merdique. Parce que je suis une femme.

Je ne rapporte pas les propos, à quoi bon, ce sont tous les mêmes, aucune originalité dans ce genre de palabre. Je vous laisse deviner…

Ça parait paradoxal, que l’électrochoc vienne d’un propos énoncé de manière simple et sans intention de nuire.

Parce que la franchise, l’insouciance, le ton désinvolte clouent sur place.

Un truc sans borne et sans animosité, sans même une once de méchanceté. Juste un constat méprisant, mais finalement somme toute normal et qui se décrit par contraste : Tu es une femme, mais surtout, tu n’es pas un homme… et tout est dit.

Le machisme ambiant est une chose, on décide ou non de ne pas le voir ; mais parfois quelque chose, quelqu’un vient te l’étaler sur le visage, et là tu ne peux plus l’éluder. Et quand cet entartrage se fait calmement, qu’il sort de la bouche d’un gamin aux yeux innocents, qui pense énoncer un fait sans jugement de valeur, parce que c’est tellement normal de penser comme ça, la violence ressentie est percutante.

Elle entraine dans son sillage toutes les femmes.

Alors finalement, si, je suis féministe.

 

C.B.

Illustration par Florence Lepdor. https://www.facebook.com/florencelepdorphotographie.

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https://www.facebook.com/florencelepdorphotographie.